Coup d’Etat au Soudan : le peuple en résistance

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Coup d’Etat au Soudan : le peuple en résistance

Un groupe de militaires a fait un coup d’État le lundi 25 octobre au Soudan. Il a maintenu à résidence le premier ministre Abdallah Hamdok et arrêté la plupart des ministres et des membres du conseil de souveraineté.

Cet évènement survient un mois après une première tentative échouée de coup d’Etat le 21 septembre 2021, et suite au renversement de la dictature d’Omar El Béchir en 2019.

Le Soudan était alors dans une tentative de transition démocratique difficile et s’efforçant peu à peu de réduire le pouvoir des militaires pour accroître celui des ministres civils, mais suivant les carcans du FMI et ses objectifs de privatisations massives.

En réaction à cette prise de pouvoir brutale, de nombreuses manifestations pacifiques couplées à des actions organisées de désobéissance civile ont lieu partout dans le pays. Parmi les organisateurs se trouvent le Parti communiste du Soudan (PCS), le syndicat des cheminots et celui des employés de banque, ainsi que l’Union des ingénieurs soudanais. 

C’est bien contre leur peuple que les militaires désormais au pouvoir tirent à balles réelles, faisant déjà près de 100 blessés et 3 morts, tout en revendiquant une transition d’ici 2023.

Les réactions internationales sont quant à elles soit dérisoires, soit inexistantes. Les Etats-Unis dénoncent mollement ce renversement jusqu’à la déclaration des putschistes sur leur volonté d’appuyer la normalisation avec Israël.

Quand aux pays voisins, l’Egypte comme les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite restent discrets, entretenant des liens forts avec plusieurs figures du coup d’Etat, dont le principal, l’ancien chef d’État Major et président du conseil de souveraineté, le Général Abdel Fattah al-Burhane.

Seule l’Union Africaine s’est positionnée fermement pour dénoncer ce coup d’Etat et a suspendu la participation du Soudan.

La situation risque de s’enflammer davantage, alors que la communauté internationale reste inactive, dans un pays où le taux d’inflation a dépassé les 400% et qui vit une crise économique sans précédent. 

La prochaine date de mobilisation, le 30 octobre, sera un moment important de la lutte du peuple soudanais, revendiquant une réelle transition démocratique et la fin des régimes militaires, contre ceux qui souhaitent conserver leur privilèges, quitte à abattre leur peuple. 


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