Démêler la toile de l’appartenance des médias peut sembler compliqué. Pourtant, lorsque l’on déroule les fils, on constate que seul une poignée de millionnaires contrôlent les médias que des milliards de personnes regardent et lisent.
La concentration des médias, un danger réel pour la démocratie
Cette concentration des médias n’est pas nouvelle. Elle fait l’objet de nombreuses critiques. Pourtant, elle empire.
La nomination de Geoffroy Lejeune à la tête du JDD remet cette question au-devant de la scène. Et pour cause, Vincent Bolloré, à la tête d’un empire médiatique, déroule le tapis rouge à l’extrême droite partout où il peut.
C8, CNEWS et autres médias du groupe n’en sont pas à leur premier dérapage. Lorsque l’on écoute les propos insoutenables, discriminants, de certaines émissions, nous ne pouvons que nous interroger sur la légitimité de ces médias.
Ces propos ne sont pas jetés dans le vent. L’une des grandes armes du capitalisme est bien celle de l’information, ou plutôt de la désinformation.
Le drame survenu à Nanterre le prouve lorsque sur le plateau de CNEWS, une journaliste affirme des propos mensongers vis-à-vis de la victime. Dans l’unique but de légitimer l’acte terrible du policier accusé de meurtre.
Intérêt politique et de classe pour M. Bolloré et ses amis, vous nous direz. Oui, mais des solutions sont possibles. Notamment à travers l’investissement dans les médias publics, mais aussi dans les aides aux médias non reliés à un grand groupe.
Car nous ne pouvons pas parler de concentration sans avoir une pensée pour le journal Liberté Hebdo qui a dû mettre la clé sous la porte faute de moyens pour faire face à la concurrence féroce des médias possédés par les multimillionnaires.
Le contrôle des propos tenus sur les plateaux devrait aussi être renforcé. Si des individus peuvent être condamnés pour des propos discriminants, les chaînes et ceux qui les possèdent devraient aussi l’être.
Enfin, rappelons qu’à la Libération, l’une des grandes mesures du CNR fût l’interdiction pour un même patron de presse d’être aux commandes de plusieurs titres et d’exercer une fonction extérieure.
Les époques changent, l’exigence de pluralité demeure.
