Colère des agriculteurs : une histoire de normes ?

publié le dans
Colère des agriculteurs : une histoire de normes ?

La colère des agricultrices et des agriculteurs s’étend en France et en Europe. Elle est juste et légitime. Bien qu’elle soit diverse, des racines communes semblent émerger : normes environnementales perçues comme brutales et punitives, rejet du libre-échange, dignité au travail. Les agriculteurs ne manifestent pas contre l’écologie et contre les normes dans l’absolu, comme certains à gauche et à droite aiment le résumer. Une fois de plus, la dialectique et la nuance doivent nous permettre de mieux comprendre la souffrance d’une profession. 

Produire en respectant la nature et le vivant, c’est très souvent la raison d’être du travail des agriculteurs. Simplement, les normes européennes couplées à la mise en concurrence avec les marchés latino-américains ou néo-zélandais obligent à aller chercher toujours plus de rentabilité, au détriment de la qualité. Les marges de la grande distribution et les prix imposés par l’industrie agro-alimentaire étouffent les professionnels de l’agriculture. La plupart ne demandent qu’à avoir les moyens de vendre des produits répondant à un cahier des charges environnemental à la hauteur. Voilà un premier paradoxe, une première injonction contradictoire insupportable : libre-échange et écologie.

Clou du spectacle, l’Union européenne organise l’import de produits ne respectant pas la moitié des normes qui sont attendues ici des agriculteurs. Voilà où mènent le libéralisme et son bras armé, l’UE. Les traités européens ne sont pas arrivés en France par magie, ce sont des responsables politiques qui les ont acceptés, voire impulsés. Ceux à gauche qui peinent timidement à soutenir les agriculteurs aujourd’hui sont les mêmes qui ont imposé les traités à la France. Les communistes se sont bien souvent retrouvés seuls pour combattre le libéralisme européen. Même les dirigeants de la FNSEA, très bruyants en ce moment, sont coupables d’avoir accompagné les choix libéraux des gouvernements français. 

C’est dans ce contexte que Léon Deffontaines et la liste qu’il conduit pour les élections européennes deviennent de plus en plus audibles, appuyés par les propositions travaillées par les communistes et leurs partenaires depuis des années. Puisse cet espoir continuer de grandir. C’est la seule issue politique de gauche sur le sujet. Ici aussi, ce sera Deffontaines ou Bardella. 


Édition hebdomadaire

Mêmes rubriques