CIIVISE : le juge Durand ovationné à la maison de la poésie

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CIIVISE : le juge Durand ovationné à la maison de la poésie

Le juge Édouard Durand, l’ex-coprésident de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE), était attendu ce lundi à la Maison de la poésie, pour lire son nouvel ouvrage 160 000 enfants, Violences sexuelles et déni. Un manifeste éclairant sur le déni profond que représentent les violences sexuelles sur les enfants. 

Une ambiance chaleureuse et intime se dégageait de la petite salle parisienne. Et cela malgré les désillusions successives subies par les membres de la CIIVISE ces derniers mois. L’éviction du juge Durand ainsi que du reste de la direction, jugée “trop militante” par le gouvernement, avait été suivie par l’institution d’une nouvelle direction gangrénée par les scandales et la démission d’une partie des membres.

Le monde de la culture solidaire  

Des journalistes et figures du monde de la culture étaient présents pour soutenir l’initiative, comme Judith Godrèche, Anna Mouglalis ou Adèle Haenel, toutes trois engagées dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. 

Le lieu de l’initiative, la maison de la poésie, rappelait également l’engagement du monde de la culture dans cette lutte.

Une lecture et des témoignages poignants

Sur scène, un puits de lumière sur le juge Durand, livre en main, installé sur une chaise en face d’une petite table. Et un chiffre, comme le fil rouge du manifeste : 160 000.

160 000 enfants victimes de violences sexuelles chaque année. Une, ou un enfant victime toutes les trois minutes. Pendant une heure, ces mots, ces témoignages, ces histoires et parcours de vie ont envahi l’espace de la salle, pleine et pourtant silencieuse. 

Le texte, lu par le juge avec lenteur et tranquillité, nous fait traverser des témoignages, des traumatismes ou encore des situations de vie. Comme celui des “mères protectrices”, condamnées pour avoir protégé leurs enfants. Il nous rend compte de l’étendue et du coût du déni que représente ce fléau. Une question est venue résumer l’exercice : « Le corps des enfants, le corps des femmes, négociables ou non négociables ? »  

La lecture a été immédiatement suivie d’une ovation de la salle, qui observait jusque-là un silence absolu. Des yeux humides traduisent l’émotion et la fierté. S’ensuit des échanges entre le public et d’autres anciennes membres de la CIIVISE, qui exposent le travail de la commission et accueillent les paroles et les témoignages du public qui font un écho puissant à la lecture achevée.


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