Le 13 février 1962, ils étaient 1 million à rendre hommage aux morts du massacre de Charonne lors d’un cortège funèbre allant de la bourse du travail au cimetière du père Lachaise. Ils étaient 13 millions de travailleurs à se mettre en grève le même jour.
Voilà 62 ans que le massacre de Charonne se déroulait sous les yeux indignés de la France, mais dans l’indifférence du gouvernement Frey et du préfet Papon. C’était le 8 février 1962.
Cette date est un marqueur historique dans la lutte pour la libération de l’Algérie. Un marqueur de la violence de cette guerre et d’un État qui refuse de reconnaître et d’assumer sa responsabilité.
Neuf morts, tous militants de la CGT, huit communistes, 250 blessés.
Parmi les manifestants, les organisations syndicales étaient accompagnées par le PCF, le PSU, mais aussi beaucoup de Jeunes communistes et d’Étudiants communistes.
Tous avaient une vie, un travail, des études.
Ce travail de mémoire va au-delà d’un simple rappel annuel de dates clé. Il s’agit d’un devoir politique et citoyen. Il est essentiel de rappeler l’opacité qui règne autour de cette journée de violences.
L’État doit assumer ses torts. Il doit assumer la violence, les morts, le sang et le traumatisme. La manifestation du 8 février était pacifiste, mais le préfet de police Papon fit le choix d’une sanglante répression, avec l’aide d’une police gangrenée par l’extrême droite.
Comme chaque année, les républicains, les progressistes, communistes en tête, commémorent ces morts.
Une commémoration pour transmettre l’histoire de cette guerre. Pour en appeler à regarder l’histoire en face, pour ne pas la reproduire. Car au-delà de la mémoire, il s’agit de continuer le combat et d’honorer l’héritage qu’ont laissé ces militants.
La lutte contre l’extrême droite et celle pour la paix partout dans le monde sont de cet héritage. Soyons à la hauteur de ces combats.