Dans son entretien avec l’hebdomadaire Le Point de cette semaine, Emmanuel Macron dévoile quelques annonces sur l’école, et notamment sur le nouveau calendrier du baccalauréat.
Alors que l’année scolaire dernière avait été la première à se dérouler dans la nouvelle configuration du baccalauréat à la sauce Blanquer, les pires effets de cette réforme s’étaient à nouveau fait sentir. En faisant passer toute une partie des épreuves de terminale au mois de mars au prétexte d’alléger la fin de l’année, la réforme a réussi l’exploit de combiner le pire du contrôle terminal et du contrôle continu.
En effet, que ces épreuves aient lieu en juin ou en mars, le stress pour les élèves était le même : bachotage intensif, peur du sujet qui va tomber… Mais en les organisant de manière si précoce, un autre facteur d’angoisse est venu s’ajouter pour les élèves et les professeurs : ne pas avoir le temps de boucler le programme au mois de mars, ainsi que le vide laissé dès le mois d’avril à une fin d’année scolaire qui n’avait plus grand sens.
Pourtant, dès 2018, organisations syndicales et oppositions avaient alerté sur ce nouveau calendrier du baccalauréat, plus inégalitaire que jamais. Au MJCF, nous avions milité, parfois bien seuls, sur les conséquences de ces épreuves anticipées qui allaient perturber toute l’année scolaire. Mais visiblement, le gouvernement est comme Saint-Thomas : il ne croit que ce qu’il voit.
Il aura donc fallu arriver jusqu’à la catastrophe de l’année passée pour que, la bouche en cœur, ministres et députés viennent s’apitoyer sur le sort de ces pauvres élèves dont l’année scolaire avait été amputée de mois entiers de cours… par leur faute ! Et voilà ainsi Emmanuel Macron déclarant cette semaine “qu’on ne peut pas avoir des épreuves si tôt dans l’année”. Le pyromane se transforme donc subitement en pompier.
Gageons maintenant, après ce lamentable épisode, que de réelles annonces seront faites pour revenir à un calendrier du bac permettant aux élèves d’étudier sereinement pour préparer leur diplôme.
J’aimerais aussi espérer qu’une leçon soit tirée par le gouvernement de cette affaire. Lorsque l’on n’écoute ni l’opposition, ni les syndicats, que l’on fait passer une réforme envers et contre tous, les risques d’échecs sont multipliés. Car là est la grande leçon que je retiens de l’annonce de Macron : dès le début, Jean-Michel Blanquer avait tort et les syndicats avaient raison. Pas sûr qu’il l’avoue un jour, mais nous le savons, et désormais, tout le monde le sait.