Budget 2025 : le mirage de la dette

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Budget 2025 : le mirage de la dette

Alors que les propositions du gouvernement sur le budget 2025 sont en train d’être analysées, une chose est frappante : la place de la dette dans le budget ou dans les débats qui l’entoure est énorme. Il n’y a qu’une chose à faire : réduire les dépenses publiques. Faut-il couper le bras ou la jambe ? Voilà comment commencent les débats. 

Jean-Claude Dassier, invité quasi-quotidien de Cnews a été très clair face à moi la semaine dernière : “Il faudrait qu’on se mette d’accord au moins sur un point : Michel Barnier n’a que peu de marge de manœuvre vu l’ampleur des déficits colossaux et de la difficulté qu’il va avoir pour rassurer Bruxelles. Il va falloir bricoler.” La dette. Cette épine que nous avons dans le pied qui nous empêche de marcher, et même de réfléchir. Les libéraux étant incapables de penser à de nouvelles recettes, ou alors à la marge, ils veulent sabrer dans les dépenses. 

La dette n’est pas un problème en soi. Le budget d’un État n’est pas le budget d’un ménage, il est normal pour un pays d’avoir recours à des avances pour fonctionner. Emprunter une année, utiliser l’argent pour développer un projet national, rembourser, réemprunter. Mettre en circulation de l’argent qui n’existe pas aujourd’hui mais qui existera demain, c’est le métier des banques. Le problème est qu’aujourd’hui, elles ne peuvent prêter directement aux États puisque l’Union européenne l’interdit. 

Ce qui nous empoisonne, c’est que nous nous n’empruntons pas auprès d’une banque nationale, mais sur des marchés financiers, avec des spéculateurs internationaux qui jouent avec les taux d’intérêts et la dette de la France. 70% de notre dette appartient à des investisseurs étrangers, qui ont donc un poids politique sur la France. 

Pour un débat à la hauteur des enjeux de 2025, il va falloir affronter les marchés financiers, ne pas avoir peur de les fâcher, construire un rapport de force pour expliquer à l’Union européenne qu’on n’obéira pas à sa règle des 3%, expliquer qu’on ne remboursera pas une dette avec des taux d’intérêt aberrant ne correspondant à aucune réalité. 

Tordre le bras de l’Union européenne, de sa banque centrale et des marchés financiers est un préalable à toute politique de progrès social. 


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