Le ministère de l’éducation nationale a publié le calendrier de la session 2022 du baccalauréat le 30 septembre, laissant une part croissante au contrôle continu et aux inégalités socio-territoriales.
40% de la note en contrôle continu
Pour le baccalauréat général, les épreuves de spécialité sont prévues du 14 au 16 mars, l’épreuve de philosophie le 15 juin, et le grand oral entre le 20 juin et le 1er juillet 2022.
Avant le quinquennat d’Emmanuel Macron, les élèves de première et terminale passaient pas moins de 8 épreuves écrites, auxquelles s’ajoutaient des oraux. Loin d’être satisfaisant, ce format du bac avait au moins le mérite d’organiser des épreuves cadrées nationalement.
La baisse drastique des épreuves écrites a ouvert la voie à la validation par contrôle continu. C’est ainsi que la session 2022 fait reposer 40% de la note finale sur les résultats scolaires de l’année.
Contrairement aux épreuves écrites organisées nationalement et évaluées anonymement, les notes figurant sur les bulletins scolaires ne présentent aucune égalité des modalités d’évaluation entre les différents établissements, ni aucune égalité de traitement entre les candidats.
Le projet d’évaluation en contrôle continu est de surcroît propre à chaque établissement. Sa définition pose un problème de liberté pédagogique, tant la notation est subjective et appartient à chaque prof (par exemple, le nombre de notes par trimestre).
L’évaluation en contrôle continu est par ailleurs fortement vectrice d’inégalités sociales. Elle place les élèves dans une compétition permanente où certains jeunes doivent faire face à de longs trajets quotidiens, à l’absence d’espace de travail calme chez eux, à une vie familiale prenante ou encore à un emploi en parallèle du lycée.
Parcoursup en ligne de mire
La liquidation du baccalauréat répond à la politique de sélection à l’entrée de l’enseignement supérieur, mise en place pour réduire les dépenses publiques par étudiant.
Là où l’obtention d’un baccalauréat national permettait de s’inscrire pour suivre des études, désormais l’évaluation en contrôle continu permet de sélectionner les jeunes sur la base du dossier scolaire.
Les ministères de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur se sont félicités de la convergence entre le calendrier du bac et celui de Parcoursup. Les jeunes ne font plus valoir un diplôme pour faire des études, ils font valoir des notes.
La sélection s’opère en fonction du lycée d’origine, des notes obtenues, du CV et de lettre de motivation, autant de critères discriminant socialement les jeunes.