« Avec unité, organisation et beaucoup de travail, le monde dont nous rêvons est plus proche »

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« Avec unité, organisation et beaucoup de travail, le monde dont nous rêvons est plus proche »

Nouvellement élu président en représentation de l’Union des jeunesses communistes d’Espagne, Aritz Rodríguez Galán présente les défis et axes de travail de la FMJD pour les années à venir.   


                                             

En décembre dernier s’est tenue à Chypre la XXe Assemblée générale de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique. Créée en 1945, la plus grande et ancienne organisation de jeunesse anti-impérialiste et progressiste, dont le MJCF est membre fondateur, a à cette occasion renouvelé ses analyses, dans un contexte de tensions internationales et agressions impérialistes aggravées.


Tu as été élu président de la FMJD lors de sa dernière Assemblée générale, qui s’est tenue à Chypre en décembre dernier ? Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Bonjour. Avant de commencer, je veux saluer toutes et tous vos lectrices et lecteurs et vous remercier pour cette opportunité de parler de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique. Je m’appelle Aritz Rodríguez Galán, j’ai 25 ans, je suis né à Vitoria-Gasteiz et étudié les sciences politiques à l’université du Pays basque. Je suis militant de la Jeunesse communiste-UJCE, dont je suis membre du comité central.

Dans le cadre de la Xxème Assemblée générale de la FMJD, qui s’est tenue à Nicosie (Chypre) en décembre dernier, mon organisation, la Jeunesse communiste-UJCE, a été choisie pour assumer la présidence. C’est pourquoi j’ai depuis l’honneur d’occuper la présidence de la Fédération et de faire partie de son bureau aux côtés de l’UJC de Cuba, de l’Union de la jeunesse démocratique du Liban, de la Fédération de jeunesse du Népal et de la Ligue de jeunesse SWAPO de Namibie.

C’est la première fois qu’une organisation espagnole est élue à cette position. Que représentent ces nouvelles responsabilités pour l’UJCE et pour toi ?

Il faut tout d’abord reconnaître le grand travail que la Jeunesse communiste-UJCE a historiquement développé en matière de solidarité internationale. Nous pouvons nous souvenir avec fierté de l’exemple des Brigades internationales, dans lesquelles des antifascistes du monde entier ont fait face au coup d’État fasciste de 1936. Nous pouvons également affirmer fièrement que nous avons été l’une des organisations fondatrices de la FMJD, lors de la première rencontre de Londres, en 1945. Nous pouvons nous souvenir de camarades tels que Dolores Ibarruri « la Pasionaria », grande dirigeante du PCE qui s’est distinguée, entre autres, par son grand travail internationaliste.

Ces dernières années, la Jeunesse communiste-UJCE a fait honneur à cet héritage historique en développant un important travail internationaliste. Nous avons ainsi mené des brigades de solidarité dans les endroits du monde où l’impérialisme frappe le plus crûment, organisé la réponse internationaliste dans notre propre pays, développé un grand travail au sein de la FMJD pour pouvoir continuer à avancer dans nos luttes.

Nous avons désormais l’honneur de continuer à mener ce travail des dernières années depuis la présidence de la FMJD, avec la responsabilité de maintenir à un haut niveau l’héritage historique de notre organisation, mais avec la conviction que nous ferons honneur tant à notre histoire qu’à celle de la FMJD et qu’aux exigences de la situation actuelle. C’est la première fois que nous assurons la présidence, mais nous avons l’expérience, la conviction et l’enthousiasme nécessaires pour mener à bien un grand travail.

L’Assemblée générale de la FMJD s’est tenue dans un contexte de forte aggravation des agressions impérialistes à travers le monde, principalement de la part des États-Unis, d’Israël et des pays membres de l’OTAN, dont la France. Comment la FMJD compte-t-elle y faire face ?

L’ennemi numéro un de la jeunesse et des peuples du monde est l’impérialisme. La classe dominante de différents pays, dont ceux que tu mentionnes, et ses forces politiques établissent des alliances, ponctuelles ou durables, afin de satisfaire leurs intérêts en tant que classe dominante. L’OTAN est l’une de ces alliances, tout comme l’Union européenne, le FMI, la Banque mondiale, etc.

En tant que FMJD, nous sommes pleinement conscients que le système impérialiste est comme une pyramide au sein de laquelle différentes forces occupent une position plus ou moins importante en fonction du rapport de forces. Il ne fait aucun doute que l’OTAN occupe une position très importante dans cette pyramide impérialiste, aux côtés de l’UE et des États-Unis.

L’expansion et le renforcement des forces de l’OTAN et le nouveau concept stratégique de celle-ci, qui permet de mener des interventions dans les affaires internes d’autres pays sous n’importe quel prétexte, comme une patrouille de police des intérêts impérialistes, confirme que cette organisation est la machine à tuer la plus meurtrière de notre monde, pas seulement du fait de décennies de mort et de destruction, mais aussi à cause de ses intentions de futures interventions. L’OTAN se propose de plus d’élargir son influence à travers le « Partenariat pour la paix » qui utilise des pays comme zones bouclier stratégiques ou rampes de lancement d’attaques contre les peuples.

L’OTAN est un acteur clef dans la rapide escalade de la militarisation du monde, qui peut se convertir à brève échéance en conflit à grande échelle, avec utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes très sophistiquées, dont les conséquences pour l’avenir de l’humanité sont imprévisibles. L’histoire nous a montré que les classes dominantes n’hésitent pas à commettre des crimes contre les peuples, par des interventions militaires et même l’utilisation d’armes nucléaires, pour promouvoir leurs intérêts économiques et politiques, quand la concurrence s’aiguise.

C’est pourquoi l’OTAN est l’une des structures impérialistes à affronter en priorité. C’est l’un des plus grands ennemis de la paix, de la jeunesse et des ouvriers du monde entier. Aujourd’hui plus que jamais, il est nécessaire que les jeunes exigent la dissolution de l’OTAN. Nous soutenons le droit des peuples à lutter pour la séparation de leur pays d’avec n’importe quelle alliance impérialiste.

En ce sens, la FMJD est composée d’organisations de jeunesse, comme celle de nos camarades palestiniens, sahraouis et chypriotes, qui luttent pour la fin de l’occupation de leur pays ; d’organisations latino-américaines qui exigent que leur continent cesse d’être une colonie au service de l’impérialisme et qui résistent à la nouvelle vague réactionnaire ; d’organisations européennes et nord-américaines qui, avec la difficulté de lutter depuis le cœur de l’impérialisme, travaillent pour mettre fin aux structures des classes dominantes telles que l’UE et l’OTAN ; d’organisations du Moyen-Orient qui, fatiguées de vivre dans une des régions où la cruauté de l’impérialisme et de ses guerres montre leur visage le plus dur, luttent pour la paix, d’organisations africaines qui se battent, comme celles de nos camarades du Swaziland, du Soudan ou du Zimbabwe ; d’organisations asiatiques qui luttent pour la paix et contre le fondamentalisme.

Pour résumer, la FMJD est une grande organisation anti-impérialiste, dans laquelle des jeunes du monde entier, vivant dans des réalités différentes font face aux différentes offensives de l’impérialisme.

Ces dernières années, de nouveaux défis et revendications ont été portés par les peuples et en particulier les jeunes : lutte contre le changement climatique et pour la préservation de l’environnement, lutte féministe, etc. Comment la FMJD, organisation historique de la lutte anti-impérialiste des jeunes progressistes, intègre-t-elle ces sujets ?

Au cours de la XXe Assemblée générale, l’un des débats centraux a été celui sur les formes que prend aujourd’hui l’impérialisme et les moyens d’y faire face, tant comme FMJD qu’au sein de nos pays respectifs. Cela n’est pas un hasard au vu du contexte actuel de montée des agressions impérialistes. En ce sens, nous avons abouti à une bonne analyse qui nous permettra de travail dans l’unité contre notre ennemi commun : l’impérialisme.

Nous avons eu l’opportunité de débattre sur les différents instruments que l’impérialisme et les classes dominantes utilisent pour maintenir leurs positions de pouvoir : les agressions impérialistes pour assurer leur pouvoir, piller les ressources naturelles et augmenter leurs bénéfices ; la précarisation des conditions de travail de la jeunesse ; l’instrumentalisation de l’éducation comme appareil idéologique ; le machisme, le racisme, la LGBTphobie et d’autres types de discriminations qui visent à nous diviser ; l’utilisation du fascisme, de l’extrême droite et du fondamentalisme comme moyen d’imposer leur position de pouvoir.

Durant cette XXe Assemblée générale, nous avons donc réussi à avoir une vision globale des différentes facettes de ce système cruel qui nous exploite, nous condamne à des vies de misère, n’hésite pas à mener des agressions impérialistes même si cela doit causer des morts, à piller les ressources naturelles ou à détruire la planète. Le plus important, c’est que nous sommes sortis de cette assemblée avec la conviction qu’avec de l’unité et du travail, avec l’organisation de la jeunesse, le monde dont nous rêvons et pour lequel nous luttons est plus proche.

Ce sera la priorité de la nouvelle direction : travailler contre l’impérialisme et tous ses instruments, approfondir l’unité de la jeunesse anti-impérialiste du monde et travailler, beaucoup travailler, car dans le contexte dans lequel nous vivons la demande. Nous sommes certains qu’avec unité et travail, nous atteindrons nos objectifs.

D’une part, la FMJD développera un travail féministe puissant contre le machisme et la LGBTphobie. Des milliers de jeunes à travers le monde sont persécutés, discriminés et même assassinés du fait de leur genre ou orientation sexuelle. La classe dominante profite de cela pour tenter de nous diviser. C’est pour cela que lutter contre la misogynie et l’homophobie, c’est aussi lutter contre la classe dominante et l’impérialisme.

D’autre part, en ce qui concerne la lutte écologiste, nous suivons les mobilisations de très près. Nous sommes conscients que ce que l’on nomme le « capitalisme vert » est une tentative de détourner l’attention, en focalisant le problème sur les habitudes de consommation du peuple pour éviter de mentionner que ceux qui polluent le plus, ce sont les grandes entreprises. Les classes dominantes veulent profiter des sommets tels que la COP 25 qui s’est tenu à Madrid pour blanchir leur image, alors qu’elles demeurent les principales responsables de la destruction de la planète. Elles veulent parler d’écologie, alors que la planète ne peut être sauvée qu’en changeant le système.

Toutefois, nous sommes conscients que la jeunesse ne sera pas dupe des tentatives de la classe dominante de s’approprier ces luttes et de blanchir son image. Avec une démarche clairement anti-impérialiste, ces luttes contribueront à en finir avec l’impérialisme, à obtenir l’égalité réelle, à sauver la planète et conquérir une vie digne.

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