Le mardi 21 août, deux proches collaborateurs de Donald Trump ont été reconnus coupables pour des fraudes diverses dans deux affaires distinctes, impliquant le Président Américain.
Paul Manafort, déclaré coupable de fraude bancaire et fiscale.
Il était l’ancien chef de campagne de Donald Trump et avait dû démissionner de l’équipe de campagne en août 2016 suite à des soupçons d’avoir travailler pour l’ancien président ukrainien Victor Ianoukovitch.
Suite à cette révélation, le procureur Robert Mueller a été nommé pour instruire une enquête ayant démarrée il y a un peu plus d’un an. Cette enquête a ainsi mené à l’inculpation de Paul Manafort, pour une dizaine de chefs d’accusation.
A l’issu d’un procès très médiatisé, le jury populaire l’a déclaré coupable de fraude fiscale et bancaire. D’après une information émanant de Fox News, le président américain envisagerait de gracier Paul Manafort à l’issue du procès, une fois la condamnation prononcée. Manœuvre tout à fait à l’image d’une justice de classe, bien loin des discours de « l’anti-système ».
Michael Cohan ancien avocat accuse Donald Trump
Michael Cohen, plaide coupable de fraude fiscale et bancaire, ainsi que de financement illégal de campagne.
Les faits reprochés à Michael Cohen, ancien avocat et conseiller de Donald Trump, ont été débusqués dans le cadre de la même enquête sur les soupçons de collusion avec la Russie.
L’ex-avocat du président a plaidé coupable à des accusations de fraude fiscale et d’infractions aux règles de financement électoral. Il lui est reproché d’avoir acheté le silence de deux femmes qui avaient affirmé avoir eu une liaison avec Trump. Le tout à la demande expresse du candidat, d’après le témoignage de son ancien avocat, pour la justice américaine, il ne fait aucun doute que ces versements ont eu un impact sur la campagne et donc seraient entrés dans les comptes du candidat.
Cet aveu signifierait l’implication directe de l’occupant à la Maison Blanche dans un crime fédéral.
Les premières révélations d’une enquête d’ampleur
L’enquête du procureur Mueller démarrée en mai 2017 a vu l’inculpation de 33 personnes, dont 25 Russes et trois sociétés. Ce n’est donc que le début d’une longue série de témoignages et de comparutions devant la justice de personnalités proches de Donald Trump, qui vont très sûrement fragiliser son emprise politique sur le pays.
De plus, ces deux victoires judiciaires du procureur Mueller vont renforcer ce dernier dans ses investigations, afin d’obtenir la coopération de témoins au gré des accords d’allègement de peines, afin d’avancer plus vite vers le but ultime de l’enquête : atteindre directement Donald Trump.
Une possible procédure d’impeachment.
Depuis l’arrivée de Trump au pouvoir, déjà cinq de ces proches ont été condamnés par la justice américaine. Ces diverses implications dans des affaires judiciaires pourraient fragiliser la majorité présidentielle à l’approche des élections de mi-mandat.
La victoire des démocrates signerait un coup de semonce pour la présidence Trump. Une procédure dite « d’impeachment » pourrait-être envisagée et donnerait lieu à un procès du Président devant le Sénat des Etats-Unis et à sa destitution en cas de reconnaissance de culpabilité.
Néanmoins, la portée de cette procédure reste à relativiser. La majorité confortable dont disposent les Républicains au Sénat leur permettrait de bloquer une tentative d’impeachment du camp démocrate.