Au Salon du Cheval de Paris, les pseudosciences à la conquête du bien-être animal.

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Au Salon du Cheval de Paris, les pseudosciences à la conquête du bien-être animal.

Après 4 ans d’absence, le Salon du Cheval de Paris était de retour au Parc des Expositions de la porte de Versailles du 6 au 8 décembre. 60 000 visiteurs ont arpenté les allées de stands, assisté aux conférences, rencontres et spectacles. 

Si le salon est l’occasion pour le monde de l’équitation de se réunir et de se rencontrer, mettre en avant le patrimoine équestre français et ses savoir-faire, quelques tâches sont apparues au programme. 

Le monde du cheval, soucieux d’améliorer ses pratiques pour respecter le bien-être des équidés, se conforme aux nouvelles législations des États et de la fédération internationale d’équitation, tendant vers une pratique plus douce, moins contraignante et violente pour le cheval comme pour le cavalier. Les pseudosciences ésotériques y voient un nouveau champ de business apparaître, jouant sur la crédulité et l’ignorance des plus jeunes ou une apparente conformité aux recommandations pour les plus âgés. 

Dans l’allée réservée à la santé et au bien-être, au milieu des assureurs, fournisseurs de compléments alimentaires et soins, les pseudo-médecines ont donc pris place. Le géant allemand METAVITAL, spécialiste des soins par biorésonance, tenait stand et conférences, sous couvert de discours scientifique et d’amélioration des performances du cheval. Vantant les solutions miracles apportés par une machine que l’on peut acheter chez Aliexpress, celle-ci était présentée comme réalisant un bilan complet de l’état anatomique de l’équidé comme des humains, imitant un langage scientifique pour paraître crédible auprès d’un public soucieux de trouver des solutions faciles. Le coût exorbitant de ce soi-disant bilan complet aux solutions miracles ne refroidit pas les participants du salon, qui pour l’écrasante majorité dispose d’un capital économique largement supérieur à la moyenne nationale.

Dans la carrière du salon, des démonstrations de communication animale et de shiatsu mettaient en avant ces pseudosciences dont les dérives ont été pointées du doigt par de nombreux scientifiques ainsi que la MIVILUD. Les démonstrations de communication animale étaient présentées comme solution aux cavaliers rencontrant des difficultés avec leurs chevaux, plutôt que de chercher des causes scientifiques par le biais vétérinaire. Le seul but du “communicant” est de dire à l’acheteur ce qu’il a envie d’entendre, le confortant  dans l’idée qu’il fait tout pour le bien-être de son animal. La communication animale tout comme le shiatsu ont un coût économique inférieur à celui d’un bilan vétérinaire qui, lui, est réalisé par un professionnel, sur des bases scientifiques, avec des objets dont l’efficacité est prouvée.

Dans les allées liées à la santé et au bien-être ou dans celle pour le matériel d’équitation, certains stands  vendaient également du matériel basé sur la croyance dans les bienfaits du cuivre thérapeutique vendu comme antidouleur, anti-inflammatoire et protection naturelle contre les infections. La lithothérapie, pratique pseudoscientifique basée sur la croyance du pouvoir bienfaisant de certains cristaux portés en bijoux, était également de la partie. 

Un type de stand a particulièrement attiré les foules : celui vantant les mérites de la magnétothérapie. Il s’agit cette fois de prétendre  résoudre les problèmes de douleurs et inflammation des os, muscles et articulations grâce aux aimants. Les maladies articulaires touchent régulièrement les chevaux, mettant fin à leur carrière sportive. METAVITAL et d’autres stands, jouent sur cette peur de la blessure pour vendre des produits sans la moindre efficacité, dénoncé par les scientifiques, pointés du doigt par la MIVILUDE et autres acteurs luttant contre les pseudo-sciences et leurs dangers.


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