Après 4 ans de prison pour blasphème, Mubarak Bala libéré

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Après 4 ans de prison pour blasphème, Mubarak Bala libéré

Mubarak Bala, président de l’Association Humaniste Nigériane, avait été condamné en 2022 à 24 ans de prison pour blasphème par la Haute Cour de l’État de Kano. Finalement libéré en ce début d’année après plus de quatre ans derrière les barreaux, il affirme continuer à craindre pour sa vie. 

Son parcours illustre la sévère répression qu’abattent les théocrates à travers le monde, quand des libres penseurs remettent en cause l’alibi céleste de leur despotisme terrestre. 

Double cursus psychiatrie-inquisition ? 

Mubarak Bala, ingénieur chimiste issu d’une famille croyante, a revendiqué son apostasie en 2014, après avoir visionné la vidéo de la décapitation d’une chrétienne par de très jeunes islamistes nigérians.

L’athéisme étant considéré comme une maladie mentale par nombre de médecins persuadés qu’un être omniscient passe son temps à lire leurs pensées, Bala est enfermé dans un hôpital psychiatrique. D’après ses déclarations, il y subit 18 jours de torture. 

L’un des psychiatres, qui a pris ses leçons d’évangélisation chez Hernan Cortès, lui aurait déclaré « Vous avez besoin d’un Dieu, même au Japon, ils ont un Dieu, personne ne devrait vivre sans Dieu. Ceux qui le font sont tous psychologiquement malades, nier le récit biblique d’Adam et Ève est une illusion, un déni de l’histoire. 

De l’asile à la prison

La liberté fût courte pour Mubarak Bala. Se rapprochant de l’Homme en s’éloignant de Dieu, l’apostat devient président de l’Association Humaniste nigériane, membre de l’Union internationale humaniste. Arrêté en avril 2020 pour un post Facebook prétendument blasphématoire, il a été condamné en 2022 à 24 ans de prison pour plusieurs chefs d’inculpation qui, tous, sont attentatoires aux libertés publiques et de pensée. Il affirme avoir été contraint de se conformer au culte musulman en prison. 

Après plus de quatre ans derrière les barreaux, Mubarak bala vient d’être libéré. Plusieurs associations athées et humanistes au niveau international ont mené campagne pour sa libération. C’est chose faite. Il reste à abolir bien des Bastilles, à commencer par les lois iniques qui condamnent à mort les athées dans treize pays du monde. 

Ces lois n’existent pas pour rien, l’être humain ayant secoué la tutelle céleste étant moins enclin à accepter d’un tyran l’autorité qu’il a contesté à Dieu.


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