Allocation d’étude, victoire ou écran de fumée ? 

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Allocation d’étude, victoire ou écran de fumée ? 

Cette semaine, 14 présidentes et présidents d’universités ont publié une tribune dans le journal Le Monde pour appeler à la création d’une allocation d’étude. 

Alors, victoire ou écran de fumée ? 

Pour beaucoup d’organisations étudiantes qui se sont félicitées de cet appel, il semblerait que ce soit une victoire. Si nous pouvons aussi saluer cette initiative, quelques points m’ont interrogé à la lecture de cette tribune. 

Nous partageons le constat de la précarité étudiante, cela est sans appel. Les chiffres publiés dans l’enquête IFOP commandé par l’association COP1 sont explicites sur une situation qui se dégrade dans l’indifférence du gouvernement. Saluons la reconnaissance de cela par les 14 présidentes et présidents d’université. 

Néanmoins, il faut tout de même alerter sur les modalités de cette allocation d’étude. Car à aucun moment, il n’est question d’un quelconque montant ou même de modalité de financement de cette allocation. 

Il est seulement fait mention d’un partenariat gagnant-gagnant. Et à la lecture de ce sous-titre, je n’ai pu m’empêcher de penser aux pires partenariats capitalistes que nous avons pu avoir dans l’histoire.

D’ailleurs, ces partenariats sont surtout plus gagnants d’un côté que de l’autre. 

Dans le cas de l’allocation d’étude proposé dans cette tribune, il s’agirait d’un engagement associatif contre cette allocation. On lit alors entre les lignes une forme d’allocation ressemblant au RSA actif. À partir de là, nous ne pouvons plus être en accord avec cette proposition. 

L’engagement des jeunes ne peut être imposé par l’université en échange d’une allocation. Pour beaucoup, l’engagement se découvre lors d’une rencontre avec une association, un syndicat ou une organisation de jeunesse. 

Le forcer aurait un aspect très contre-productif et serait d’ailleurs dangereux pour la pluralité associative, car qui déciderait de la liste des associations partenaires ? Serait-ce au bon vouloir des universités ? 

Cette proposition, si elle prenait ce chemin, serait délétère pour nos organisations, mais aussi pour l’émancipation des jeunes. 


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