La formule est connue : l’écologie sans lutte des classes, c’est du jardinage. Et la jeunesse est particulièrement consciente de cet enjeu : pour connaître des Jours Heureux, il est essentiel de nous engager pour changer le système, plutôt que le climat.
Pour construire ce programme des Jours heureux, le Parti communiste français a choisi d’organiser six rencontres thématiques avec Fabien Roussel, député du Nord et candidat à l’élection présidentielle 2022. Après une première rencontre dans le Puy-de-Dôme sur l’agriculture, puis en Haute-Garonne sur la santé, c’est à Rennes que le 27 octobre une assemblée populaire a échangé sur l’écologie.
Interpellations sur place, en vidéo ou via les réseaux sociaux ont animé la soirée de questions sur le climat, la biodiversité, les transports, l’énergie, ou encore l’alimentation. L’ambition des propositions des communistes est forte et claire : il faut dépasser le capitalisme qui détruit la planète.
Nombreuses et nombreux sont les jeunes dont le premier engagement est en faveur de l’environnement, avant même parfois de défendre leurs conditions d’études ou de travail. “Comment envisager d’étudier, de travailler, de construire nos projets de vie dans un monde en ruines ?”, disent-ils. C’est cette expérience qui les conduit souvent à comprendre que c’est le capitalisme, par sa course incessante au profit, qui exploite le vivant tout entier et met en péril notre avenir.
Cette rencontre des Jours Heureux était l’occasion de mettre au débat une écologie sociale et populaire.
Dans les échanges, Fabien Roussel et différent-es élu-es de nos territoires ont répondu aux questions de travailleur-ses de l’usine marémotrice de la Rance, de jeunes, de cheminots, de militant-es d’associations pour la Paix ou d’éducation populaire, d’un producteur de galettes bio ou encore d’une ingénieure en écologie.
Changer le système pas le climat : une urgence !
Alors que la COP 26 sur le climat a lieu du 5 au 7 novembre à Glasgow, la question des engagements internationaux pour enrayer le dérèglement climatique a été l’une des premières posées.
Nous assistons aux discours creux des dirigeant-es du monde développé, qui abandonnent continuellement leurs engagements. Fabien Roussel a porté une première exigence : des actes ! Que les mille milliards prévus lors de la COP21 pour l’aide aux pays en développement soient effectivement versés.
Il faut que les richesses soient redistribuées à l’échelle du globe pour le bien commun de toute l’humanité : les pays dits des Suds ont besoin de moyens, de formation pour développer leur industrie de la transition écologique et économique, pour subvenir à leurs besoins et non de charité ou de prédation. Fabien Roussel demande des preuves et de l’action.
Pour les jeunes qui ont grandi en étant éduqué-es aux gestes éco citoyens, le discours du candidat résonne clairement. Comme il l’a dit, nous sommes prêt-es à changer, nous l’avons démontré, mais face à nous un mur de greenwashing se dresse : le système doit changer. Cela doit aussi s’accompagner d’une révolution démocratique, dans nos lieux d’étude, de travail et de vie, pour décider collectivement de la gestion de nos environnements, selon l’intérêt général. Le même principe doit être appliqué au niveau international : le rôle central de l’ONU est crucial pour les questions environnementales.
Les jeunes sont en effet préoccupé-es par les émissions de gaz à effet de serre, les déchets nucléaires ou l’origine des ressources. C’est d’ailleurs là-dessus qu’un jeune homme à interpellé Fabien Roussel à la fin du temps de débat. Le candidat lui a répondu sur les perspectives de la recherche, regrettant la fin du programme ASTRID qui devait permettre d’exploiter à 99 % l’uranium qui jusque là n’est exploité qu’à 1 %. Ce programme de recherche devait nous libérer du sujet de l’importation de l’uranium et limiter grandement la production de déchets. La dimension internationaliste de ces enjeux stratégiques d’énergie était bien présente dans cette question au candidat.
Nous voulons construire un nouvel ordre mondial libéré de l’impérialisme et du néocolonialisme, ainsi que du surarmement qui fait peser un danger grave sur les populations et les écosystèmes. C’était le sens de la question de Roland Nivet, du mouvement de la Paix, sur l’arme nucléaire. Fabien Roussel a réaffirmé sa volonté de ratifier le Traité d’interdiction de l’Arme nucléaire, pour la sécurité des populations, dans un contexte de tensions aggravées dans le Pacifique et de la fuite en avant des Etats-Unis sur l’arme nucléaire.
Pour le progrès social, scientifique et écologique : l’humain au sein des écosystèmes
La diversité biologique, c’est-à-dire la grande variété d’espèces et des écosystèmes, est en déclin profond du fait de la prédation et de l’artificialisation des milieux que produisent des capitalistes débridés.
La déforestation, les pollutions, le dérèglement climatique… sont autant de causes de cette perte de biodiversité ordinaire et remarquable. Parce que ce ne sont pas que des espèces phares qui disparaissent, mais les oiseaux des villes, les insectes, des espèces végétales ou des champignons dont la place est déséquilibrée. Nous manquons finalement de nombreux savoirs sur les milieux au sein desquels nous vivons. Et c’est ce que Delphine Alexandre, vice-présidente communiste à la Région Bretagne en charge de la biodiversité, a rappelé.
Pour construire une écologie populaire et sociale, nous devons revaloriser les transmissions de savoir en environnement, l’éducation populaire et les sciences participatives. Toutes et tous nous pouvons contribuer à ces savoirs et à la protection de nos écosystèmes en les comprenant mieux : c’est aussi la condition de la démocratisation de la question environnementale.
Parmi la jeunesse, beaucoup témoignent d’une volonté de repenser les rapports au monde végétal et animal, ce que le végétarisme et le véganisme montrent notamment. Les jeunes sont prêt-es à ce changement civilisationnel que l’écologie appuie scientifiquement, à savoir de replacer l’humain au sein d’un écosystème et la fin de la domination des capitalistes sur le vivant. Pour cela nous devons nous informer et nous former. La préservation de la biodiversité est un énorme chantier qui s’ouvre et les ouvrier-es, technicien-nes et ingénieur-es de l’écologie sont très recherché-es.
Un véritable projet de société pour répondre aux besoins de la planète et des humains
S’engager pour une transition écologique ambitieuse, c’est créer des emplois. Du travail dans la recherche, la production d’énergie au sein d’un mix nucléaire-énergies renouvelables dont l’hydraulique principalement, de la distribution de l’énergie et des transports, de la relocalisation de l’industrie.
Le programme des Jours Heureux dresse le portrait d’une France qui produit ici ce qu’elle consomme ici. Et de fait, ce programme implique un recrutement massif dans les services publics et les entreprises. Ces perspectives d’emploi pour les jeunes, avec des métiers extrêmement variés, répondent aussi à notre recherche de sens au travail. De même, avec la relocalisation d’une agriculture paysanne et biologique, le besoin d’emploi va croître, de la production à la transformation et à la commercialisation.
Des projets exemplaires en la matière sont portés par des communistes comme Yannick Nadesan, ancien président d’Eau du Bassin Rennais et président du label Terres de Sources qui structure une filière agricole locale respectueuse de la ressource en eau, dans la restauration collective et les commerces locaux. Ce sont des projets inspirants qui répondent aux aspirations des jeunes qui arrivent aujourd’hui sur le marché du travail.
Et qui dit travail, dit aussi lieu de vie, et transports pour rejoindre l’un et l’autre. Or le marché débridé du logement empêche les urbain-es de vivre là où ils et elles travaillent et inversement pour les jeunes des campagnes. Le tout voiture a un coût énorme pour les jeunes, du permis aux crédits, comme pour l’environnement. L’aménagement du territoire doit nous permettre d’en sortir : en relocalisant le travail d’abord, en proposant des alternatives aussi.
Gérard Lahellec, sénateur communiste des Côtes d’Armor a expliqué son engagement pour le TER public et à bas prix et Fabien Roussel a complété en revendiquant la gratuité des transports en commun et un bien meilleur maillage, pour ce qui est du fret comme du transport de personnes.
Pour les lycéen-nes dont les journées n’ont pas de fin en raison des horaires des cars, la gratuité et un meilleur cadencement peut transformer complètement leur quotidien. Car encore une fois nous sommes prêt-es à changer nos habitudes mais pour cela, il faut relever le défi d’un maillage du territoire de transports en commun de qualité, décarbonés et gratuits.
Voilà le projet que les communistes veulent porter en réponse au défi des Jours Heureux, qui continuera d’être enrichi ces prochains mois via les rencontres militantes, et les contributions sur le site lafranceencommun.fr.