Cet été, la France a été de nouveau frappée par de multiples vagues caniculaires, concentrées dans le Sud Ouest. Les départements des Landes et de la Gironde ont subi de plein fouet des températures allant parfois jusqu’à 42 °C, provoquant les incendies qui ont défrayé la chronique pendant tout le mois de juillet.
À Bordeaux et dans la métropole, les habitants souffrent de l’inadaptation des logements et de l’urbanisme à la chaleur. France Info a publié un reportage récent concernant les riverains de Bacalan, une des cités populaires de la capitale girondine : tous racontent l’horreur de leur été.
Dans les habitations, aucun moyen d’échapper à la chaleur
Malgré toutes leurs tentatives, les Bordelais ont beaucoup de mal à échapper à l’air chaud qui envahit les logements dès le matin. 23 °C à 7 h du matin, 30 °C à 11 h… pour les bacalanais vivant dans des HLM des années 1960, les journées confinent au cauchemar éveillé. Le manque d’isolation lié à la vétusté des bâtiments pousse facilement les températures intérieures au-dessus de 30 °C.
Idem dans le centre de la ville minérale : les échoppes basses, en pierre claire, ont définitivement montré les limites de leur capacité à repousser la chaleur.
Ces épisodes désormais récurrents sont révélateurs d’un problème d’urbanisme plus large. L’été 2022 est une preuve supplémentaire de l’insuffisance des moyens, qui auraient dû être investis il y a déjà bien longtemps, pour prévenir de tels pics caniculaires.
Les acteurs publics et privés responsables
Depuis des années, la communauté scientifique est à l’origine d’alertes répétées quant à la hausse des températures. Les acteurs publics et privés n’ont pourtant pas pris la mesure de l’urgence environnementale. Avec des étés de plus en plus chauds et secs, plus précoces et plus tardifs, il est impératif de s’interroger sur les solutions nécessaires en matière d’urbanisme et de logement.
Alors que le centre et les périphéries populaires continuent de subir les effets de la bétonisation, la végétalisation de Bordeaux se fait à petits pas. L’installation d’îlots de verdure est encore trop lente, la majorité municipale actuelle payant l’inaction de la majorité précédente.
Dans les cités HLM, les espaces verts sont réduits et le constat est douloureux : il serait plus efficace de détruire que d’isoler et rénover. Il semblerait que les classes populaires doivent encore payer le prix de la fainéantise des bailleurs privés…