Le groupe auvergnat MetEx est en difficulté depuis de nombreux mois. L’entreprise qui produit des acides aminés à partir d’un procédé de “chimie verte” fait face à une hausse très importante du prix du sucre, accentuant la concurrence avec les productions chinoises. L’usine d’Amiens qui produit la lysine selon ce procédé est en redressement judiciaire depuis mars.
La lysine est un acide aminé essentiel dans la nutrition animale. Elle est également utilisée dans certains médicaments. L’usine Ajinomoto établie dans la Somme est la dernière en Europe à produire ce composé à partir de la fermentation du sucre. Pourtant, elle est soumise à des prix 1,5 à 2 fois plus élevés (750 à 800 €) que ceux dont profitent les concurrents chinois (400 à 500 €), s’agissant de la tonne de sucre.
La fermeture de l’usine serait une “catastrophe pour l’économie locale”, selon un délégué syndical. Environ 300 salarié.e.s seraient mis sur la touche si le ministère de l’Économie n’intervient pas pour sauver ce site industriel unique.
De nombreuses personnalités politiques ont apporté leur soutien aux travailleurs et aux travailleuses d’Amiens. Léon Deffontaines, Amiénois et tête de liste du PCF – La Gauche unie pour le scrutin européen du 9 juin, plaide pour une aide de Bercy pour préserver cette industrie, essentielle à la souveraineté alimentaire et pharmaceutique de la France.
En effet, selon les salariés en lutte, la fermeture de l’usine MetEx aurait des répercussions sur l’ensemble de la production européenne. Elle ne ferait qu’accroître (une fois de plus…) notre dépendance aux marchés internationaux.