Le 1er décembre est la journée mondiale de la lutte contre le sida. Alors que la planète est frappée actuellement par une autre épidémie, scientifiques et associations alertent : le sida est toujours là.
Des contaminations stables, mais un danger sur le dépistage et la prévention
En France les chiffres de contaminations sont stables avec environ 6000 personnes par an positives au VIH. Les catégories les plus touchées sont elles aussi stables avec une prévalence des moins de 25 ans et des plus de 50 ans.
En revanche, le nombre de dépistages qui étaient en hausse depuis 2013 a été fortement perturbé par la crise sanitaire. La baisse est importante avec 60% de tests en moins. Diminution aussi du côté de la prévention : impossibilité d’ouvrir des permanences associatives, de distribution lors d’événements mais aussi baisse drastique de la prise de la PrEP (traitement permettant d’éviter une infection).
L’aspect préventif est pourtant essentiel tant les idées reçues sur le virus avancent à mesure des années. Parmi ces idées : le sida serait du passé, les stéréotypes LGBTIphobes, l’idée qu’avec la médecine actuelle le virus ne serait “pas si grave” ou que le sida serait désormais totalement guérissable. Sur ce dernier point, ils sont 23% à considérer qu’un médicament existe pour guérir du sida et 14% à estimer que la pilule du lendemain constitue une protection contre le virus. Les jeunes ont conscience que la médecine a réalisé des progrès mais comprennent mal ceux-ci.
Le SIDA est de plus en plus méconnu, notamment par les jeunes
La transmission du virus est aussi sujet à des méconnaissance en évolution. En 2015 ils étaient 15% à penser que le virus se transmettait par un baiser, en 2019 ils sont désormais 21%, ou par la transpiration pour 13% d’entre eux. On note aussi en 2019 une légère diminution de la croyance en l’efficacité du préservatif. Enfin, l’idée la plus répandue est symptomatique de la prégnance du rejet des personnes séropositives : 28% estiment qu’un rapport protégé avec une personne séropositive peut être contaminant.
Le constat que les jeunes sont mal-informés est partagé par les jeunes eux même, puisqu’ils sont 23% à l’estimer, un chiffre tempéré par la présidente du Sidaction pour lequel cette enquête a été réalisée, arguant que nombre de jeunes ayant répondu “bien informé” ont en réalité fait preuve d’une méconnaissance dans le questionnaire.
Pour cause, 21% déclarent n’avoir reçu aucun enseignement sur le VIH au cours de leur cursus scolaire. Les jeunes sont pourtant en demande d’information : 73% aimeraient que l’éducation nationale fassent plus d’informations sur le VIH, 10% de plus qu’en 2018. Malheureusement on peut d’ores et déjà gager que la scolarité perturbée par les différents confinement n’a pas eu un impact positif sur ces chiffres.