Entre fermeture des guichets et sous-traitance des travaux d’entretien, les transports collectifs s’éloignent de leur mission de service public. Portant une autre vision du développement, les jeunes communistes des Yvelines réclament la gratuité pour une véritable liberté de circulation.
Tous les jeunes des Yvelines sont dépendants des transports en commun, avec principalement les RER A, B et C et les transiliens N et U, que ce soit pour aller au lycée, à l’université, son lieu de travail ou encore sur Paris. Or Emmanuel Macron a déjà montré son rejet du train, notamment avec la libéralisation des bus, alors même que le train est reconnu par tous aujourd’hui comme le meilleur transport en commun en matière écologique. En île de France, le rail est vital pour se déplacer, et c’est parce qu’il est au cœur de la vie de nous tous que nous avons lancé notre campagne pour aller vers la gratuité des transports, tout en défendant un service de qualité avec les travailleurs de la SNCF.
Dans cet esprit de convergence entre nous, les jeunes usagers, et la CGT cheminots, qui représente les travailleurs du rail, nous nous sommes retrouvés mardi 19 mars devant la gare de Versailles Chantiers pour interpeller la direction sur la gestion actuelle de la SNCF qui ne recherche plus à rendre un service de qualité, mais avant tout à faire des profits dans l’objectif final de privatiser le chemin de fer français.
Ces derniers mois, rien que sur la ligne N, la SNCF prévoyait 38 suppressions de poste d’agent commerciaux. L’objectif : qu’il n’y ait plus de vente physique, et donc uniquement des machines, qui d’ailleurs sont souvent en panne. L’autre objectif est que, à terme, il n’y ait plus de vente de tickets grande lignes dans les Yvelines. Cela obligera donc d’aller dans une gare parisienne pour acheter ses billets… heureusement, grâce à la mobilisation de la CGT, avec notre soutien, la direction a annoncé qu’elle suspendait la suppression de ces postes. Les cheminots se plaignent aussi de l’utilisation de sous-traitant pour s’occuper des rails et des travaux dans les gares. il s’agit souvent d’une main d’œuvre moins bien formé, ce qui entraîne des risques pour leur sécurité autant que pour celle des usagers. Voilà comment la SNCF fonctionne aujourd’hui : rogner sur la sécurité et le service pour augmenter la rentabilité, soit l’inverse total d’un service public.
Nous étions aussi présents auprès des cheminots pour appuyer une autre de nos revendications : la gratuité. En région parisienne, les usagers ne payent en moyenne que 28% du prix réel du ticket. Le reste est payé par les collectivités et les employeurs. Parce que le transport est un droit, parce que la planète ne peut plus supporter le tout voiture, parce que la France n’a jamais été aussi riche, mais que ces richesses nourrissent le capital plutôt que le travail, nous le revendiquons : c’est possible d’apporter la gratuité des transports pour tous en île de France ! Sans oublier que cela coûtera moins cher puisqu’il n’y aura plus à entretenir les machines, plus de tâches administratives pour traiter les abonnements, plus de contrôleurs. C’est aussi une mesure sociale qui permettra de rendre effective la liberté de circulation pour tous.
Le gouvernement se dit écologiste lorsqu’il veut taxer le carburant. Mais s’il taxe sans donner la possibilité à tous d’utiliser les transports publics, sans les développer, sans les densifier, il ne pourra qu’entrainer la colère. Et évidemment, la gratuité n’est possible qu’avec une SNCF et une RATP publique. Cela exige donc de mettre fin à tous les projets de privatisation des transports actuels.
Enfin, certains nous dirons que ce n’est pas finançable. On leur rappellera que si l’état avait une réelle volonté politique pour le faire, en pourchassant les fraudeurs fiscaux, en supprimant le CICE, en remettant l’ISF, en instaurant de nouvelles tranches d’impôts, l’état aurait enfin les milliards sous la main lui permettant d’investir massivement dans les services publics, de quoi répondre enfin aux attentes populaires.