Vers la fin du Pass culture ? 

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Vers la fin du Pass culture ? 

C’est la sidération qui touche les structures culturelles et les établissements scolaires après les annonces de suppression de la part collective du pass culture. Le Pass culture, principal outil de politique culturelle du quinquennat Macron, paye les frais des coupes budgétaires. 

Une coupe incompréhensible pour les acteurs des deux secteurs. 

Le Pass culture fait les frais d’un budget au rabais 

Cette coupe a un impact bien plus important qu’il n’y parait. Si le pass Culture était initialement une enveloppe dédiée à acheter des produits culturels, il a connu des évolutions positives. Notamment l’ouverture d’une part budgétaire, la part collective, dédiée aux projets culturels entre établissements scolaires et culturels. 

Il permettait jusque-là à des classes d’aller au théâtre, au cinéma, mais avant tout de participer à des dispositifs d’actions culturels. Ceux-ci sont souvent l’occasion de rencontres avec des artistes et de nouvelles pratiques culturelles. S’ils ne provoquent pas de révélations, ils permettent à des milliers de jeunes de découvrir de nouvelles choses et de créer de nouveaux liens à l’art. 

Un renoncement à l’égalité

Le gel de la part collective laisse uniquement l’utilisation de la part individuelle. L’action du gouvernement est une forme de renoncement à la diversification des pratiques culturelles et à l’égalité. 

En effet, tous les élèves n’ont pas la possibilité d’accéder et de diversifier les pratiques culturelles dans leur famille. Les études d’impact du Pass culture ont noté que la part individuelle ne permettait pas non plus la diversification des pratiques. Elles restent corrélées aux origines sociales, mais aussi aux lieux de vies. On observe notamment que les jeunes qui vivent dans les départements les moins dotés en structures culturelles, toutes confondues, sont aussi ceux où le pass est le moins utilisé. 

Ce dispositif est loin d’être parfait. Il ne répond en rien aux problématiques de classes qui résident dans les pratiques culturelles. Néanmoins, il répondait dans sa part collective à une urgence tant des professionnels que pour les élèves. Car l’école ne peut être seulement un lieu où l’on apprend à compter et à écrire. L’émancipation passe aussi par la culture, quelle qu’elle soit. 

Un secteur en crise

La crise dans le secteur culturel ne s’arrête pas au Pass Culture. L’incendie est bien plus grand et se répand rapidement.

Depuis la crise COVID, les structures culturelles et les artistes peinent à survivre. Le modèle économique reposant sur les subventions est remis en question par l’État en recherche d’économies. Chaque année, les subventions sont de plus en plus restreintes jusqu’à un point de non-retour pour de nombreuses structures, compagnies incluses, qui doivent arrêter leur activité. 

Un monde sans culture est un monde bien triste. Un monde de culture sans public – de tout horizon – l’est tout autant. 


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