Alors que la confédération paysanne vient de remporter une petite victoire au niveau de la majoration des surfaces pastorales, les attaques de Bruxelles pleuvent sur le monde paysan.
Surfaces pastorales : victoire de court terme pour les paysan•ne•s
Le 26 mars dernier, après plusieurs semaines de mobilisation, le monde paysan a arraché une victoire importante : la nouvelle organisation de la PAC (politique agricole commune) prévoyait de baisser les subventions allouées au zonage SPL (considération de certains milieux naturels comme pâturables pour les animaux et valorisés par une prime au vu de leurs faibles rendements).
Des milliers de paysan.ne.s du sud de la France sont concernés par ses indemnités. Garrigue, landes, causses et alpages fournissent une alimentation à de nombreux troupeaux de vaches, chèvres et brebis. Le problème pour l’Europe ? La majorité des végétaux présents sur ces espaces ne sont pas … de l’herbe.
L’Europe, afin d’économiser, veut aligner le modèle d’indemnisation sur les prairies artificielles du Danemark ou des Pays Bas. Les paysans et paysannes concerné•e•s se sont mobilisé•e•s à de nombreuses reprises, entraînant la réintégration de 15 départements dans le zonage.
Traitements alternatifs : la contre attaque des labo
De nombreux•se•s paysan•ne•s travaillant en agriculture biologique, ou voulant diminuer leur coût sanitaire, ont recours à l’homéopathie ou aux huiles essentielles. Ces dernières peuvent être achetées ou fabriquées soi même. Des décoctions de plantes peuvent également être utilisées. Cela paraît idéal, sauf que… les laboratoires produisant des traitements antibiotiques ont fait pression sur Bruxelles pour interdire l’auto prescription.
Les éleveur•se•s doivent donc, pour être légaux, s’adresser à un professionnel agréé pour pouvoir prescrire des traitements alternatifs. La question de la neutralité de la commission européenne se pose alors, quand on sait que le glyphosate, reconnu cancérigène probable par l’OMS est toujours légal, et que la médecine alternative, qui permet pourtant de réduire la consommation d’antibiotiques, est remise en cause.
Identification des bovins : la confédération paysanne pointe de probables dérives
Les bovins sont soumis à des réglementations d’identification permettant entre autre le versement des aides, l’inscription dans certains organismes… Depuis peu, le gouvernement projette de passer le bouclage manuel par de l’identification électronique. Même si a priori cela serait encore loin d’être acté, il faut tout de même faire attention :
L’identification électronique entraînerait notamment pour les éleveurs de vaches allaitantes, des surcoûts importants. Il est important de penser le système d’identification de manière à ne pas pénaliser les éleveur•se•s d’une filière déjà fragilisée.
Il est important d’écouter les paysan•ne•s au sujet de la politique agricole ! Les instances décisionnaires de l’agriculture doivent cesser le massacre en cours et en revenir à une politique protectrice des paysan•ne•s, respectueuse des territoires et créatrice de lien social en milieu rural notamment.