Le football est censé être le sport du peuple, un espace de passion, de cohésion, d’esprit d’équipe, de partage et de culture populaire. Mais, semaine après semaine, l’actualité nous rappelle à quel point il est devenu un terrain de jeu pour la classe dominante et un produit financier toujours plus verrouillé.
D’un côté, les scandales s’enchaînent au sommet du football français. Le 14 juillet dernier, Nasser al-Khelaïfi, président du conseil d’administration du groupe qatari BeIn Media Group, président de Qatar Sports Investment et, par ailleurs, président-directeur général du Paris Saint-Germain, intervient lors d’une visioconférence hallucinante. Pendant celle-ci, il adopte une attitude agressive face aux autres dirigeants lorsqu’ils osent évoquer ses conflits d’intérêts.
De l’autre, ceux qui font vivre le football, les supporters et ultras, sont les premiers à être réprimés. Bruno Retailleau menace de dissoudre des groupes ultras, comme si défendre une certaine idée du football était devenu un crime. Pourtant, ce sont ces supporters qui animent les tribunes, qui portent des combats sociaux, qui défendent un football émancipé du business.
Le dernier exemple en date de l’impasse du foot-business ? Une offre promotionnelle avec McDonald’s pour avoir accès à la Ligue 1 en achetant un menu. Une preuve, s’il en fallait, que DAZN peine à vendre ses abonnements, bien trop chers pour un contenu limité. La bulle financière autour du football professionnel menace d’exploser depuis déjà longtemps. Je suis prêt à parier que, lorsque ce jour arrivera, ce seront le football amateur et les téléspectateurs qui en paieront le prix.
C’est dans ce contexte qu’intervient la demi-finale de la Coupe de France, censée incarner la magie du football populaire et accessible à tous. Mais peut-on encore parler de football populaire quand les scandales s’accumulent et que l’accès au sport devient un luxe ? Le foot appartient à celles et ceux qui le font vivre, pas aux actionnaires ni aux dirigeants baignant dans des conflits d’intérêts. Il est temps de le rappeler haut et fort.