Lutte antifasciste : que faire ?

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Lutte antifasciste : que faire ?

Les énièmes coupes budgétaires n’ont fait que fragiliser davantage un service public de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche déjà vacillant. Les antennes universitaires, qui permettent l’accès à l’enseignement supérieur à des milliers de jeunes qui n’ont souvent pas les moyens d’aller étudier dans les grandes villes, voient leurs jours comptés. 

Dans le même temps, l’université, loin d’être un monde à part, voit l’extrême droite progresser. Cette casse du service public de l’enseignement supérieur  a engendré une forte individualisation des parcours, terreau fertile aux idées réactionnaires. 

L’extrême droite, ainsi libérée, en profite pour instrumentaliser l’université. Ce temple du savoir et de l’élévation intellectuelle collective est dépeint en entre-soi “wokiste”.  Du même coup, les idées fascistes tentent de décrédibiliser la parole scientifique, faisant augmenter la méfiance à l’égard de ces derniers. 

Les libertés collectives sont, elles aussi, durement attaquées. Les politiques mises en place par les présidences et impulsées par les ministres, interdisant les tractages et mettant les freins aux mobilisations, entravent la liberté d’expression ainsi que le développement d’activités associatives. Les étudiantes et étudiants bâillonnés s’isolent avec leurs idées. 

Nous refusons que l’Enseignement Supérieur et la Recherche se réduisent à un outil au service de l’isolement social et intellectuel des jeunes. L’université doit être le lieu du développement collectif de l’esprit critique, de l’émancipation des savoirs et des connaissances, un lieu essentiel au progrès de la société. L’université doit être notre outil pour construire le monde de demain. 

Voilà comment lutter efficacement contre les idées fascistes, les fake news et la défiance vis-à-vis du monde scientifique entretenue par l’extrême droite. 

Ce que nous voulons, c’est un service public de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche accessible à toutes et tous. Un véritable service public de l’orientation comme structure collective qui évite l’individualisation des parcours et permette à chaque jeune d’accéder aux études de son choix. Un enseignement supérieur créateur de sens et une recherche qui réponde aux besoins humains. 

Car c’est par là que doit passer la lutte antifasciste. Nous devons recréer du commun et parler le plus largement possible pour être majoritaires et obtenir des victoires. 


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