Ce dimanche, les Moldaves votaient simultanément pour le premier tour de l’élection présidentielle et lors d’un référendum pour l’adhésion à l’Union européenne. Sandu, la présidente européiste sortante, en difficulté, avait choisi de lier ces deux élections, pensant bénéficier pour sa réélection d’une dynamique proeuropéenne face à une opposition unie dans son rejet de l’extension de l’UE.
Une manœuvre électorale pour peser sur l’élection
Au pouvoir depuis 2020 sur une ligne très pro-UE, Maia Sandu fait face à plusieurs candidats au premier tour, qui pourraient s’unir derrière le socialiste Stoianoglo dans un rejet commun de l’Union européenne.
Se sachant en difficulté, la présidente sortante a choisi de faire coïncider le premier tour du scrutin avec un référendum sur l’adhésion à l’Union européenne. Le pouvoir en place a fondé sa stratégie électorale sur la peur de la Russie et consacré tous ses efforts à faire peser sur l’opposition l’accusation d’influences étrangères.
Une élection minée par les ingérences étrangères
L’opposition est accusée d’avoir acheté des votes et de bénéficier de millions d’euros de financements occultes russes. La diplomatie russe dément.
De l’autre côté, l’opération d’influence s’est faite au grand jour. Ursula van der Leyen s’est en effet déplacée en Moldavie à quelques jours du scrutin. Elle a profité de son déplacement pour annoncer un plan de “croissance et investissement” de 1,5 milliard d’euros sur deux ans. La présidente de la Commission Européenne s’est ainsi affichée aux côtés d’une candidate à une élection en cours dans une opération médiatique savamment orchestrée.
Victoire des Moldaves installés en Europe
Maia Sandu devait déjà sa première élection aux dizaines de milliers d’électeurs Moldaves de l’étranger qui avaient fait pencher la balance en portant sur son nom plus de 90% de leurs suffrages en 2020.
Ce sont ces 16% d’électeurs Moldaves installés à l’étranger qui ont à nouveau fait pencher la balance dimanche. Ils ont encore une fois placé largement Sandu en tête, mais surtout ce sont eux qui ont fait basculer le référendum. Les premiers résultats de sortie des urnes donnaient le “Non” en tête et ce n’est qu’avec les remontées plus tardives des bureaux de vote de l’étranger que le “Oui” a viré en tête.
Les Moldaves de l’étranger ont voté à 77% pour l’intégration. Les Moldaves vivant en Moldavie ont voté à 54% contre.