Quelques semaines après de nouvelles annonces du gouvernement sur la réforme du bac professionnel, une intersyndicale appelle à une journée d’action le 12 décembre.
Ils avaient obtenu le retrait d’une première mouture de la réforme l’année dernière, et ils comptent bien recommencer cette année. Pour le SNUEP-FSU, la CGT éduc’action, le SNETAA-FO, la CNT, SUD-Solidaires et le SNALC, qui signent un communiqué commun, l’objectif est clair : le retrait total de la réforme du lycée professionnel.
L’intersyndicale dénonce ce qu’elle nomme une “casse du lycée professionnel” par une réforme qui vise à augmenter le nombre d’heures de stage au détriment des heures d’enseignements.
Récemment, ce sont les annonces du Ministère sur l’organisation de l’année de terminale qui ont fait grincer les dents des syndicats et qui semblent les avoir décidés à passer à l’action. Le parcours commun des élèves est ainsi réduit de 6 semaines afin de faire passer les épreuves du baccalauréat plus tôt dans l’année, ce qui est considéré par l’intersyndicale comme un “recyclage du bac Blanquer” dans les lycées professionnels. Ils dénoncent aussi un “calendrier imposé, intenable et irrespectueux”, celui-ci devant en effet s’appliquer dès la rentrée 2024.
Alors que les élèves ont besoin de “plus et mieux d’école” la logique de la réforme est en effet tout autre : il s’agit d’envoyer les élèves dans de longs stages à partir du mois de mars, les plaçant ainsi sous la coupe du patronat et non plus de l’Éducation nationale. Pour les syndicats, “le ministère portera la lourde responsabilité d’un accroissement du décrochage scolaire, de résultats en baisse aux examens”.
Côté personnels, la réduction de 15 % de places dans des filières décrétées “non-insérantes” fait planer le risque d’un plan de reconversions forcées, voir de plan social pour nombre de personnels.
À noter que pour la première fois, le préavis de grève est déposé auprès du Ministère de l’Éducation nationale et du Travail, celui-ci ayant compétence sur l’enseignement professionnel depuis l’été 2023. Tout un symbole pour l’intersyndicale qui dénonce la confusion entretenue entre apprentissages scolaires et mise au travail des élèves.