La semaine passée, il était question d’un grand débat sur la place des femmes dans les filières et les emplois scientifiques. D’autres évènements sont d’ores et déjà fixés pour les trois jours de cette fête de l’Humanité qui arrive à grands pas.
Samedi, à 17 h, vous aurez l’occasion, sur le stand de l’Ariège, de venir assister à un débat autour de l’université et la ruralité.
Vaste sujet que nous abordons peu et qui pourtant est un marqueur fort d’inégalité sociale sur notre territoire. En février 2023, un rapport de la Cour des comptes mettait en évidence cette fracture et la difficulté de l’État à résoudre ce problème. En effet, nous comptons aujourd’hui 72 universités en France, dont pour la plupart, sont le fruit de regroupement d’établissements.
Pour pallier les inégalités territoriales, l’État a mis en place des antennes universitaires dans les plus petites villes aux alentours de l’établissement-mère. Affilié à de grands pôles universitaires, ces antennes sont au nombre de 120 en France et captent 91 000 étudiantes et étudiants, dont une forte majorité provient de communes rurales des environs.
On pourrait facilement se dire que cette solution est la bonne et qu’elle a réussi à endiguer le problème. Toutefois, des carences structurelles semblent persister.
On observe notamment une différence notable entre les dépenses par étudiants des établissements-mère et de leurs antennes. Une différence qui joue fortement sur la qualité d’étude et le suivi des étudiantes et étudiants. Et pour cause, le manque de moyens et d’autonomie budgétaire de ces établissements est criant.
De fait, les établissements-mère qui se sont vu ajouter le financement d’antennes supplémentaires ne trouvent pas les fonds nécessaires pour subvenir aux besoins de celles-ci.
En outre, ces antennes ont pour particularité de n’offrir que des formations de premier cycle (licence). Pour la suite de ses études, il faut donc changer d’université ou, comme le fait une partie considérable des étudiant·e·s de ces antennes, arrêter après la licence.
Une fin d’études si précoce signifie souvent un accès à l’emploi compliqué ou dans des métiers précaires.
Afin de garantir l’égal accès à l’enseignement supérieur, nous devons investir toujours plus dans nos lieux de formations, quelle que soit leur localité. Le gouvernement doit revenir sur l’autonomie des universités, notamment budgétaires, pour développer le maillage territorial universitaire.