Si les bons résultats des équipes féminines font du sport professionnel un milieu progressivement plus paritaire, le sport amateur reste lui inégalitaire.
Quelques chiffres
Aujourd’hui, les femmes ont la liberté d’accéder à toutes les disciplines sportives. Pourtant, elles sont majoritaires à avoir une pratique dite d’entretien, peu institutionnalisée. Parmi les personnes licenciées auprès d’une fédération, on ne retrouve que 38 % de femmes. Celles-ci ont une pratique souvent moins compétitive.
Parmi les femmes inscrites en club, chez les 16-24 ans, 35 % font de la compétition. Du côté des hommes, c’est 69 %. Si de nombreux enfants suivent une activité sportive, les filles auront une plus grande tendance à arrêter à partir de l’adolescence.
Un domaine très sexué
Les femmes mènent donc majoritairement une pratique moins codifiée et compétitive que les hommes.
Mais les différences ne s’arrêtent pas là. Les disciplines sportives sont encore largement sexuées. Au sein des 85 fédérations reconnues, près de la moitié comportent moins de 20 % de femmes. En revanche, certains sports accueillent 80 % ou plus de femmes.
Parmi les sports dans lesquels les hommes sont surreprésentés, on retrouve les disciplines ouvertes aux femmes seulement après 1970. Ces représentations de sports considérés « féminins » ou « masculins » apparaissent dès la petite enfance et se maintiennent dans les pratiques des adultes.
Une question de classe
Les pratiques sportives sont aujourd’hui ouvertes à tous.tes. Pourtant, si le sport représente une culture commune à beaucoup d’hommes, des écarts importants existent dans les pratiques féminines. Le capital culturel et économique se révèle être un facteur important pour une activité sportive régulière. Les femmes cadres ou aux professions libérales ont peu de difficultés à investir du temps et de l’argent dans un loisir. Au contraire, les trois-quarts des femmes qui ne pratiquent aucune activité physique sont employées ou ouvrières.