Le SNU obligatoire, qu’en est-il ?  

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Le SNU obligatoire, qu’en est-il ?  

Pourtant refoulé à maintes reprises, le SNU refait surface. Le Service national universel proposé aux lycéens de 15 à 17 ans, censé promouvoir une vie collective au sein d’un centre accueillant une jeunesse diversifiée, fait toutefois débat.

Une jeunesse diversifiée… vraiment ? 

En 2023, sur plus de 800 000 jeunes, seulement 43 000 se montrent volontaires. La certaine mixité, ou plutôt le filtrage, interpelle lorsque s’affiche une sous représentation d’une jeunesse issue d’ouvriers, en voie professionnelle, de même pour celle résidant en quartier prioritaire. 

Prétendant pourtant être l’unique occasion de créer des liens et développer une culture de l’engagement, le SNU est largement contesté par cette jeunesse en raison de l’environnement instable qui y règne : accusations de violences sexuelles et sexistes, hospitalisations récurrentes, racisme banalisé, des travaux bénévoles afin de pallier les manques des services publics…. Comment adhérer à des valeurs dites républicaines pourtant bafouées dans leur vie scolaire et quotidienne ? 

Vers un SNU obligatoire ?

Cette objection fut entendue, “rien n’est acté” disait E. Macron en ce début d’année, enfin seulement pour quelque temps… Promesse rompue pour un SNU sur la base du volontariat. Tentative échouée du chantage opéré par la secrétaire d’État qui proposait aux lycéens d’obtenir des points bonus sur ParcourSup aux volontaires.

Prisca Thévenot affirme “une obligation qui sera généralisation”. Jugeant pourtant le SNU obligatoire contre-productif en août 2023, l’hypocrisie s’exprime. 

Cette disposition implique une généralisation progressive du dispositif. Dès mars 2024, le SNU pourrait avoir lieu sur le temps scolaire. Discours incohérent du gouvernement luttant alors contre le décrochage scolaire tandis qu’il souhaite empiéter sur les heures de cours pour imposer ses manœuvres qui déplaisent. Une fois de plus, la jeunesse est ignorée, subit l’indifférence d’un gouvernement qui ne semble pas placer les priorités là où elles sont. 


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