Selon l’IFOP (Institut français d’opinion publique), 31 % des 18-24 ans pensent que Charlie Hebdo n’aurait pas dû publier les caricatures qui précèdent le 7 janvier 2015.
Alors que nous avons tristement soufflé la dixième bougie de l’attentat islamiste contre Charlie Hebdo, ce dernier, en partenariat avec l’IFOP et la Fondation Jean Jaurès, a réalisé un rapport à propos de l’état de la laïcité en France dans l’opinion publique. L’étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 1000 personnes de 18 ans et plus jugées « représentatives » de la population française.
« On ne peut pas dire n’importe quoi sous couvert de liberté d’expression »
Un rapport qui pourrait s’avérer rassurant, lorsqu’il révèle notamment que 76 % des Français considèrent la liberté d’expression et de caricature comme un droit fondamental (contre 58 % en 2012).
Mais on constate que ces « avancées laïques » stagnent toujours chez les jeunes de 18 à 24 ans. En effet, 33 % d’entre eux considèrent encore que l’on « ne peut pas dire n’importe quoi sous couvert de liberté d’expression » (selon les termes de l’enquête). Les causes de ce recul ? Difficiles à dire. L’IFOP a constaté d’autres baisses inquiétantes.
Seuls 7 Français sur 10 (71%) se disent prêts à participer à une minute de silence organisée en hommage « s’ils se retrouvaient aujourd’hui en janvier 2015 », contre 80 % en 2020.
Sur la grande majorité des questions, les 18-24 ans sont à chaque fois en tête lorsqu’il s’agit de s’opposer au droit de caricature, au blasphème ou aux décisions faisant reculer la liberté d’expression. Bien que les réfractaires au « rire de tout » oscillent de questions en questions (selon leur âge, leur religion ou leur affiliation politique), Charlie Hebdo a publié un article stipulant que « trois quarts des Français sont pour » l’existence de leur hebdomadaire (en s’appuyant sur l’étude d’IFOP).
Ce recul chez les jeunes, s’accompagnant d’une avancée chez les plus vieux, est à surveiller de près.
