Ils veulent privatiser les vacances ! Durant l’été, vous serez peut-être étonné de découvrir que l’accès à certaines plages est payant. En pleine période où l’on parle du Front populaire, l’Histoire saute de son lit !
Les congés payés, cet héritage précieux du Front populaire, nous permet aujourd’hui d’avoir cinq semaines de repos. Nous avons tous et toutes en tête les images en noir et blanc de ces familles partant à la mer.
Néanmoins, peut-on dire que congés payés riment encore avec droit aux vacances lorsque 40 % de la population française ne part pas ?
C’est pourquoi cet héritage n’est pas gravé dans le marbre. Il doit évoluer. Un héritage est fait pour vivre, pour être en mouvement, qui plus est celui du droit aux vacances. Les uns diront moins de social et nous, nous dirons plus. Comme pour chacun de ces droits obtenus, souvent arrachés, l’enjeu reste de les rendre effectifs.
Les inégalités se trouvent aussi dans le temps libre disponible et dans l’utilisation qui en est faite. Si la semaine de travail de 32 h est une revendication de partage du travail, c’est aussi une revendication pour l’augmentation du temps libre ; sans qu’il ne soit question de paresse, les loisirs sont aussi la garantie de l’émancipation.
Néanmoins, augmenter le temps libre et les congés, sans augmenter les salaires, reviendrait à planter des tomates sans les arroser. Car la rémunération est la première condition d’un départ en vacances. Et nous le savons, les salaires sont trop bas. Les travailleurs, et singulièrement les jeunes, s’appauvrissent.
Avec 17 % de Français au SMIC et la location d’un mobil-home au prix actuel, c’est le serpent qui se mord la queue.
Finalement, la destination de l’année préférée des Français ne serait-elle pas celle qui est accessible ?
