EVARS : une nécessité, pas un gadget idéologique. 

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EVARS : une nécessité, pas un gadget idéologique. 

Les violences sexistes et sexuelles sont partout. Chaque semaine, de nouvelles affaires éclatent : Betharram, Depardieu/Moix, et tant d’autres. Mais derrière ces noms connus, il y a des milliers de victimes anonymes, celles dont on ne parle jamais. Celles qui subissent des pressions psychologiques, des relations toxiques insidieuses, des violences physiques et verbales, des agressions sexuelles, des viols, conjugaux ou non. 

Là où la protection des victimes est une nécessité, l’éducation des agresseurs en puissance l’est tout autant. Ne nous satisfaisons pas que de protéger les filles, éduquons les fils. Face à ce constat, comment peut-on encore s’opposer à l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS) ?

Les conservateurs continuent leur croisade réactionnaire. Les éditorialistes se déchaînent sur Cnews, une association de parents proche de Zemmour a lancé une campagne, et des sénateurs LR ont écrit à la ministre. 

Ils dénoncent une soi-disant “idéologie” qui viendrait pervertir la jeunesse. Quelle hypocrisie ! Ceux qui refusent l’EVARS prétendent protéger les enfants alors qu’ils les abandonnent à l’ignorance et donc, bien souvent, aux violences. Leur opposition n’a rien d’un souci pour l’enfance : c’est un refus pur et simple du progrès, une volonté de maintenir un ordre où la domination et l’oppression patriarcale prospèrent.

Face à eux, nous affirmons que l’EVARS n’est pas un gadget idéologique, mais une nécessité absolue. Informer les jeunes sur la sexualité, le consentement et les relations affectives, c’est leur donner des armes pour se protéger, protéger les autres, comprendre et choisir librement. C’est prévenir les violences avant qu’elles ne surviennent. 

Le souci n’est pas le contenu des programmes, mais leur application. Trop souvent, l’EVARS est absente des établissements, faute de formation et de moyens. À la rentrée prochaine, de nouveaux programmes doivent être appliqués. Mais comment y croire quand le gouvernement n’affiche aucune ambition budgétaire pour l’éducation ? Une politique publique sans moyens réels, ce n’est qu’une belle promesse.

Refuser l’EVARS, c’est condamner une génération à la reproduction des violences sexistes et sexuelles. Nous continuerons à exiger qu’elle soit pleinement mise en place, avec des moyens à la hauteur de son importance.


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