Cette année a vu une augmentation de près de 30 % des contrats précaires chez les jeunes. C’est le double d’il y a 40 ans. Une situation qui touche particulièrement les jeunes peu ou non diplômés, qui sont pour moitié hors CDI. Si ce chiffre n’est « que » de 22 % chez les diplômés, cela reste un phénomène massif.
L’instabilité permanente
Il y a d’abord les dispositifs de droit commun qui touchent particulièrement les jeunes comme les contrats à durée déterminée (CDD). Aujourd’hui, près des 2/3 de CDD sont occupés par des jeunes de moins de 30 ans. À ce titre, des abus existent comme des renouvellements de CDD en lieu et place d’une requalification en CDI.
Ces CDD sont incités par l’État avec le plan “1 jeune, 1 solution”, une aide financière pour les entreprises qui embauchent des jeunes, mais qui n’est pas conditionnée à l’embauche en CDI. Un effet d’aubaine pour les entreprises qui multiplient donc les contrats courts pour toucher les aides.
L’intérim touche aussi massivement les jeunes puisqu’un intérimaire sur 2 a moins de 30 ans. Ces contrats très courts qui s’enchaînent ne permettent pas d’accomplir un « métier » mais une mission, le tout surplombé d’un risque d’accident plus important, dû en partie aux conditions imposées.
Les jeunes, une sous-catégorie de travailleurs
Au-delà de ces contrats de droit commun existent des dispositifs spécifiquement dédiés aux jeunes.
Il s’agit là des services civiques, par exemple. Dispositif bien connu, ce contrat se situe hors du droit du travail. De 16 à 25 ans, un jeune a donc la chance de pouvoir effectuer une « mission » de 35 h par semaine, pour une indemnité de 607 €. Cette indemnité ne cotise évidemment pas pour la retraite. Côté congés, là aussi, le contrat déroge au droit du travail.
Ces différents dispositifs enferment les jeunes dans des sas de précarité, qui rendent impossible une projection dans un avenir professionnel, une montée en compétences, etc.
Les solutions des jeunes communistes
En finir avec les contrats précaires n’est pas un enjeu vague et lointain. Au contraire, il est possible dès maintenant de mettre en place un plan national de prérecrutement, c’est-à-dire de recruter des jeunes pendant leur formation, les rémunérer pour celle-ci et leur assurer un emploi en contrepartie d’un engagement.
Une mesure assez simple notamment dans le secteur public. Pensons à la santé, à l’énergie, aux transports, où, tout en permettant aux jeunes de sortir de la précarité et de l’instabilité, il serait possible pour la puissance publique de planifier les besoins du pays.
Parallèlement, des mesures contraignant les entreprises à l’extension du CDI ou le développement des politiques de formation professionnelles sont inévitables.