Chroniques du mouvement social, De la mobilisation du 19 mars

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Chroniques du mouvement social, De la mobilisation du 19 mars

Une fois n’est pas coutume, le mois de mars s’annonce comme la période de l’année qui verra le début d’une mobilisation de grande ampleur. Du moins c’est ce qu’annonce celle du 19 mars. A l’appel de l’intersyndicale, les salariés de tout le pays sont conviés à arrêter de travailler afin de manifester contre la précarité qui touche tous les secteurs d’activités. Ces revendications font écho aux différentes luttes des dernières semaines : hausse des salaires, égalité femme-homme, action politique en faveur du climat…

On annonce 50 000 participants à la marche parisienne ; 4 enseignants du primaire sur 10, 30% des contrôleurs aériens, des routiers, je ne sais combien de jeunes ont fait le choix de ne pas aller sur leur lieu de travail afin de contester une politique au service de la bourgeoisie.

Il n’est pas surprenant de voir ce mois de mars comme le moment propice à la convergence des luttes : outre le mouvement des Gilets Jaunes, qui n’est pas prêt de diminuer parce que son mode d’action convainc toujours une partie des travailleurs – même si ce sont certainement les plus radicaux – la politique antisociale du gouvernement d’Édouard Philippe ne cesse de mépriser ceux qui produisent des richesses. De l’Éducation Nationale aux enjeux d’égalité de genre au travail, force est de constater que les institutions de la Vème République sont incapables de répondres aux aspirations émancipatrices de la population vivant sur son territoire.

Le climat est propice pour un printemps social d’envergure, les provocations de la part de la bourgeoisie par l’intermédiaire du laquais Macron donnent une impression de ras-le-bol dans l’opinion publique. Il faut dire que le rythme de mobilisation n’a pas freiné depuis son élection. Dès le printemps 2018, nous avons vu les étudiants lutter contre la sélection, puis les cheminots défendre l’intérêt d’un service public ferroviaire, enfin la lutte des Gilets Jaunes a mis la question de la précarité sur le devant de la scène.

Pourtant, on remarque que ces mobilisations peinent à être victorieuses, malgré la sympathie qu’elles suscitent, faute d’une véritable convergence des luttes nécessaire pour freiner les politiques ultra-libérales et au calendrier que celles-ci imposent. On peut aussi se demander si les stratégies syndicales ont été réellement efficientes, dans un contexte de recomposition de la gauche comme de tous les appareils du mouvement social.

Face aux attaques du patronat, c’est dans la rue que notre camp peut réaliser les plus grandes avancées sociales. Malgré la carence chronique des camarades syndicalistes à mobiliser, faute de moyens, leur rôle reste primordial, surtout à une période où la question du travail n’a jamais semblé aussi centrale.

En ce sens, il est de notre intérêt, jeunes, communistes, de renforcer les organisations syndicales, en premier lieu la Confédération Générale du Travail (CGT) qui sont les outils de luttes au quotidien. De plus, sur nos lieux d’études et nos lieux de travail, c’est à nous qu’il revient de prendre le pouvoir afin de prouver qu’il existe une alternative possible au capitalisme.

Les perspectives électorales (élections Européennes en 2019, élections municipales l’année d’après) sont une raison d’espérer que les travailleurs se saisissent des institutions, qui ne seront que des relais de la classe dominante tant qu’il n’y aura que des représentants de celle-ci dans les assemblées.


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