Au Panthéon, les associations font vivre les révolutionnaires

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Au Panthéon, les associations font vivre les révolutionnaires

Chaque année, les associations amies de la Révolution se donnent rendez-vous au Panthéon durant l’été. À l’appel de l’ARBR (Amis de Robespierre) ils commémorent « le 9 thermidor an II, pour affirmer leur attachement à Robespierre, à ses fidèles amis, à ses idéaux et à son œuvre ».

Cette année fut particulière puisque marquée par le 230ᵉ anniversaire de la Constitution de 1793.

Trois années pour rompre avec le passé

C’est un rituel annuel pour ces associations. Jonglant entre travail historique, travail de mémoire et de reconnaissance, cette manifestation dans le haut lieu de la mémoire nationale et républicaine reste pour elles l’occasion de rappeler ce que furent les années 1792, 1793 et 1794.

En 1792, près de 800 députés sont élus au suffrage universel. L’impossible tout à coup advient. La Monarchie n’est plus, la toute jeune République rompt avec le passé. Fonder un nouveau régime accompagné d’une nouvelle constitution, voilà la grande tâche qui est donnée à cette assemblée.

Parallèlement, il lui faut faire face à l’Europe coalisée, aux millions engagés par l’Angleterre et ses alliés. La patrie est déclarée en danger.

Nouvelle ère, nouvelle constitution

C’est dans ce contexte que le 24 juin 1793 est adoptée une nouvelle constitution. Le texte fut soumis à la ratification des électeurs, processus qui serait aujourd’hui qualifié de référendum. Avec une participation tout à fait honorable au regard des conditions du moment, le « Oui » obtint près de 1,8 millions de voix quand le « Non » n’en reçoit qu’environ 11 500.

Beaucoup s’accordent à reconnaître que ce fut la constitution la plus démocratique jamais écrite. La République qu’inventent Robespierre, Saint-Just et les montagnards est avant tout une République sociale qui fait du peuple le seul souverain. Cette dignité autorise les plus pauvres et les plus éloignés du pouvoir central à se sentir responsables du « grand tout révolutionnaire et de le défendre » dit Déborah Cohen, historienne. 

Un rendez-vous réussi

C’est devant des dizaines de visiteurs curieux et des dizaines de militants associatifs que les discours ont été prononcés. Une nouvelle fois, il semblerait que ce rassemblement fut une réussite tant au vu dans sa fréquentation que symboliquement.

Comme toujours, les associations ont tenu à mettre en parallèle les questions posées à l’époque et celles que nous posons aujourd’hui. Un héritage ne peut qu’être vivant au risque de ne pas en être un. C’est avec cette vision que l’ARBR conclu son discours ainsi :

S’il nous faut aujourd’hui réinterroger ce que furent les combats de Robespierre, Saint-Just et leurs amis, c’est bien pour réaffirmer que l’ordre et la sûreté républicaine sont à trouver dans les choix d’une politique sociale, de bienfaisance nationale, qui n’oublie aucun des indigents d’aujourd’hui. Celle qui rend au peuple souverain les moyens d’imaginer un monde de justice et de paix et sûrement pas en utilisant contre lui l’invective, la violence et la répression.


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