Asphyxiées, les collectivités locales peinent à développer des politiques jeunesse

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Les collectivités locales, les communes et toutes leurs instances politiques ont atteint les limites de leur capacité d’action et de développement de nouvelles politiques. 

Elles n’ont pas de marge de manœuvre satisfaisante pour de nouveaux projets ou pour rallonger certains budgets afin de faire face à la conjoncture future. Billet d’humeur d’un jeune maire adjoint.

Les jeunes sont les oubliés des politiques publiques

Les collectivités sont confrontées à des choix. Ce sont souvent les mêmes qui trinquent, ceux qui ne sont pas dans les compétences obligatoires : les jeunes.

Ainsi les budgets des conseils communaux de jeunes et d’enfants baissent petit à petit, eux qui n’étaient déjà pas gros. Les subventions aux associations qui permettent aux jeunes d’accéder librement à la culture se réduisent d’année en année. 

Pas de budget, pas de compétences obligatoires, cela veut dire concrètement que les collectivités locales n’ont pas, ou plus, les moyens de lutter contre la précarité étudiante, d’aider les jeunes privés d’emploi et de formation à retrouver un horizon souhaitable. 

Cela veut aussi dire que les jeunes de la classe laborieuse, qui sont dans une situation pécuniaire plus compliquée que d’autres, n’auront pas de facilités d’accéder aux transports, pourtant essentiels à la construction de son avenir.

Amoindrir les capacités des collectivités : un choix politique 

Finalement, cela signifie que l’on abandonne toute une classe d’âge de la classe laborieuse. Les communes renvoient la balle aux départements, qui la renvoient aux communautés de communes, puis aux régions.

Seulement, tout est une question de choix politique.

Ainsi on peut se poser des questions sur les choix politiques de certaines collectivités en matière d’arbitrages budgétaires dans un cadre contraint : vaut-il mieux aider la firme multinationale à s’implanter sur le territoire alors qu’elle échappera à l’impôt ou faut-il plutôt aider les étudiant-es en situation de précarité sur son territoire ? 

Vaut-il mieux construire des mégaprojets ravageurs pour la planète ou alors développer l’accès à toutes et tous à la culture ? Vaut-il mieux baisser la subvention de cette association qui accompagne les jeunes dans leur projet émancipateur ou alors financer une rencontre internationale de niche ?

Des choix qui interrogent 

Si l’État n’est pas à la hauteur, les choix de certaines collectivités peuvent interroger.

Il faut, et vite, une vraie politique jeunesse nationale, coordonnée, construite avec les jeunes, qui a pour objectif notre émancipation commune. 

Cette politique jeunesse doit être accompagnée de moyens pour les politiques locales à destination des jeunes. La compétence jeunesse doit, vite, devenir une compétence municipale, échelon le plus à même de répondre à la réalité de la vie quotidienne et des aspirations des jeunes du territoire.


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