Les jeunes communistes de Roubaix, dans la fédération du Nord, ont rapidement repris l’activité militante après le confinement. A l’appel d’habitants la section de Roubaix a mené durant un peu plus d’une semaine la campagne “Nos quartiers contre l’insalubrité” avec un objectif clair : interpeller les deux candidats à la mairie sur les conditions de vie de trop nombreux Roubaisiens.
Porte à porte, diffusions de tracts, boitage et tables militantes : durant plusieurs jours les JC ont investi les quartiers populaires. Avec plus de 40% de pauvreté, Roubaix était, en 2007, la troisième commune la plus pauvre de France. L’année dernière on y comptait 6000 logements “jugés indignes”, un chiffre officiel dans lequel nombre de situations ne sont pas comprises.
A qui la faute ? Le premier acteur du mal-logement à Roubaix est Lille Métropole Habitat (ou LMH), un bailleur social surpuissant dont le comportement est digne d’un très bon marchand de sommeil. Les logements loués sont souvent insalubres, inadaptés à la vie d’êtres humains.
Leurs immeubles mal isolés entassent des centaines de personnes dans des appartements semblables à des cellules de prison dont les murs fins obligent à la vie commune avec le voisinage. Rien ne permet l’intimité, on connaît de l’heure de repas de son voisin à sa vie sexuelle en passant par son émission de télé favorite.
Ajoutons cette situation psychologique inconfortable un inconfort matériel terrible : des ascenseurs régulièrement en panne ou absents, des vides ordures bouchés, ou l’isolation thermique digne d’habitations moyenâgeuses provoquant toutes sortes de maladies ou de moisissures sur les murs.
Les demandes de changements de logement à LMH sont quasiment impossibles : un homme attend depuis 2013 d’être changé d’appartement, sans réelles avancées. De toutes évidences la rapidité n’est pas le fort du bailleur : un autre a dû attendre un an avant d’avoir une douche adaptée à son handicap. Brayan, qui habite au rez-de-chaussé et dont une poubelle brûlée a fait fondre les persiennes attend depuis 7 ans que l’on vienne les changer. Thérèse a dû attendre, elle, un an pour avoir une vraie poignée de porte et ne pas devoir fermer à l’aide d’un cadenas. Autant de situations révoltantes contre lesquelles se mobilisent les habitants depuis maintenant plusieurs années.
LMH fait pourtant la sourde oreille, assurant que le travail est fait, niant toute accusation. C’est à la mairie à présent de prendre à bras le corps le problème du mal logement. Quand un candidat fait dans son programme la différence entre les marchands de sommeil et les bons bailleurs sociaux et que l’autre, maire en place, “oublie” d’en parler, la pression des jeunes communistes est bien nécessaire et ne risque pas de retomber.