Mercredi 12 avril, la baisse du temps de travail hebdomadaire de 45 à 40 h sans diminution des salaires, présentée par le gouvernement chilien, a été adoptée par le Parlement.
Cette mesure est ambitieuse, alors que le temps de travail par semaine est de 44 heures au Brésil et de 48 heures dans la plupart des pays latino-américains. Il n’est aujourd’hui de 40 heures qu’au Venezuela et en Équateur.
Selon l’OCDE, l’Amérique latine est l’un des continents où le temps de travail est le plus important et où l’économie informelle, qui n’est pas déclarée et donc pas soumise à l’impôt, est la plus élevée. Au Chili, c’est plus de 27 % de la main-d’œuvre qui est concernée par cette informalité de l’emploi.
Portées par le Parti communiste du Chili depuis 2017, les 40 heures seront effectives au cours des cinq prochaines années. Le temps de travail hebdomadaire chilien passera ainsi à 44 heures dès l’année prochaine avant d’atteindre les 42 heures d’ici trois ans et enfin les 40 heures en 2028.
La ministre du Travail et de la Prévoyance sociale, première communiste à occuper ce poste depuis la présidence d’Allende en 1973, Jeannette Jara, était d’ailleurs chargée des derniers pourparlers avec le Congrès.
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Le projet a été voté par une très large majorité de 127 parlementaires contre 14.
Selon le président de la République Gabriel Boric, élu en 2021, « des améliorations telles que les 40 heures sont indispensables pour nous rapprocher d’un nouveau Chili, plus juste, et d’une vie plus épanouie. »
C’est également avec de fortes mesures sociales comme celle-ci que la gauche chilienne peut espérer convaincre les masses et changer la constitution, après un premier échec en 2022 et une élection constituante le 7 mai prochain.