Si vous êtes lycéenne ou lycéen, que des proches à vous le sont, vous n’avez pas pu passer à côté de l’information : le 1er juin, ce sont les résultats de Parcoursup !
Voilà presque deux mois que les candidats ont confirmé leurs derniers vœux sur la plateforme de sélection pour l’enseignement supérieur, place maintenant aux résultats. Si beaucoup attendent ce jour pour se libérer du poids de l’attente, une nouvelle période d’incertitude s’ouvre pour des milliers de jeunes.
La fin de l’attente ?
En effet, rares seront les heureux élus à obtenir une réponse ferme et définitive dans les premiers jours. Mis à part les élèves aux meilleurs dossiers — entendez par là les meilleures notes et la meilleure maîtrise des codes scolaires — une nouvelle période d’attente s’ouvre pour une majorité d’entre eux.
Beaucoup risquent de rester sur liste d’attente durant plusieurs semaines, avant de pouvoir tenter leur chance à nouveau le 15 juin, jour d’ouverture de la phase d’admission complémentaire.
Ceux-là pourront toujours occuper leurs journées en consultant en direct l’avancée de leur classement dans la liste d’attente…
D’autres seront plus chanceux, et verront leur candidature affublée d’un « oui si », signifiant l’accès à la formation en échange d’un stage de remise à niveau ou de « cours adaptés ».
Enfin, pour d’autres, la sentence sera plus dure encore, puisque l’intégralité de leurs vœux sera refusée, leur laissant ensuite le choix entre des formations privées, le chômage, ou des dispositifs précarisants tels que le Contrat d’engagement jeunes ou les services civiques.
Une incertitude qui ne touche pas tout le monde
Avec les résultats de la plateforme, nous voilà donc au cœur de la « hiérarchie de l’attente » qu’analysait déjà en 2019 le sociologue François Sarfati. Car si une période d’attente s’ouvre, elle n’est pas répartie aléatoirement entre les classes sociales.
Pour les meilleurs élèves, issus des classes supérieures, les résultats seront immédiats. Mais pour les élèves issus des classes populaires, dont les résultats scolaires sont globalement plus faibles, ce sera la double peine puisqu’une acceptation tardive dans une formation entraîne des difficultés à préparer sereinement sa rentrée.
Entre la plus difficile recherche de logement et le repérage dans les arcanes bureaucratiques des universités dont ils ne maîtrisent pas les codes, une admission durant le mois d’août vient ajouter de nouvelles embûches aux jeunes issus des classes populaires.
C’est ici que Parcoursup révèle alors tout son caractère de ségrégation sociale et de violence de classe. Pour toute une partie de la jeunesse, les portes de l’enseignement supérieur sont tout simplement bloquées. À titre d’exemple, l’année dernière, 28 % des lycéens professionnels quittaient la plateforme sans aucune formation.
Et pour ceux qui auraient réussi à passer entre les mailles des filets, il faudra faire avec une incertitude quotidienne durant l’été, tandis que les « bons élèves », eux, pourront profiter pleinement de leurs vacances.
Parcoursup, la série continue, prochain épisode le 15 juin pour les premiers chiffres de la phase principale d’admission.