Le 22 septembre dernier, Netanyahou a fait grande impression avec le discours qu’il a tenu devant l’Assemblée générale des Nations Unies.
Le Premier ministre israélien, réélu en novembre dernier à la tête d’une coalition avec le parti sioniste religieux (parti d’extrême-droite) , a déclaré que son pays était sur le point de conclure un accord de paix historique avec l’Arabie saoudite. Et cela, en brandissant une carte sur laquelle seulement Israël apparaît. Une nouvelle terrible pour le peuple palestinien qui était déjà bien en reste de soutien à l’international, notamment au Proche-Orient.
Une stratégie d’isolement
Avec la bénédiction de la diplomatie étasunienne, Israël mène depuis 2020 une bataille pour normaliser ses relations avec les pays arabes. D’abord en 2020 avec les Émirats arabes unis et le Bahreïn, ensuite en 2021 avec le Maroc, et prochainement avec l’Arabie saoudite, Israël poursuit sa stratégie de faire de son État une puissance hégémonique au Proche-Orient.
« Il ne fait aucun doute que les accords d’Abraham ont annoncé l’aube d’une nouvelle ère de paix », a déclaré Netanyahou, faisant référence aux accords de normalisation conclus par Israël durant l’ère Trump avec des gouvernements arabes autoritaires. « Mais je crois que nous sommes à l’aube d’une avancée encore plus spectaculaire, une paix historique entre Israël et l’Arabie saoudite. La paix entre Israël et l’Arabie saoudite créera véritablement un nouveau Moyen-Orient. »
Le peuple palestinien esseulé
Cette promesse d’accord entre Israël et Arabie Saoudite n’annonce rien de bon pour le peuple palestinien. C’est une preuve de légitimité supplémentaire donnée à un État criminel aux yeux de la loi internationale, ainsi qu’une occasion d’étendre ses intérêts économiques toujours plus largement au Proche et Moyen-Orient.
Cette déclaration a été largement saluée par Joe Biden qui a déclaré aux journalistes que l’engagement du gouvernement américain envers Israël était « inébranlable ». Celui-ci s’est même permis de plaisanter avec Benjamin Netanyahou devant les journalistes en déclarant “Si vous et moi, il y a dix ans, parlions de normalisation des relations avec l’Arabie saoudite, je pense que nous nous regarderions l’un l’autre en nous demandant qui a bu quoi”.
Sachant que l’Arabie-saoudite avait officiellement soutenu l’initiative de paix arabe, portée en 2002 par le roi Abdallah au sommet de la Ligue arabe à Beyrouth, qui posait comme condition préalable à toute normalisation avec l’État hébreu l’établissement d’un État palestinien sur les territoires palestiniens occupés depuis le 4 juin 1967 en Cisjordanie et dans la bande de Gaza avec Jérusalem-Est pour capitale, ainsi que le retrait complet des territoires arabes occupés, y compris du plateau syrien du Golan.
Si aujourd’hui l’Arabie saoudite se défend que ces prochains accords avec Israël seraient en faveur du peuple palestinien, cette possibilité parait très peu probable.