Les religions ne sont pas sacrées

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Les religions ne sont pas sacrées

Peut-on rire de tout ? Peut-on rire de dieu ? 

Il est généralement suivi de cette question la réponse toute faite pour excuser les susceptibilités : Oui, mais pas avec n’importe qui. 

Ne nous excusons pas des susceptibilités. Le rire de dieu, le rire des puissants, le rire de tout, le rire sur les pires horreurs humaines est nécessaire. Il est libérateur. C’est aussi une remise en question, un moyen de réfléchir et de cultiver l’esprit critique. Et s’il choque, alors tant mieux. 

C’est le sens des caricatures et des dessins de presse qui ont coûté la vie à 12 personnes lors des attentats du 7 janvier 2015. Cette date aura profondément marqué le pays, mais pour combien de temps ? Car si 4 millions de personnes sont descendues dans les rues le 11 janvier 2015, qu’en serait-il aujourd’hui ?

Le droit au blasphème est garanti par la loi depuis 1881 avec la loi sur la liberté de la presse. Pourtant, seuls 62 % des Français sont favorables à cette loi. Chez les jeunes de 18 à 24 ans, ils sont 44 % à s’opposer au droit de caricaturer. Des chiffres qui sont loin de l’imaginaire d’une France totalement “Charlie”. 

Le « Oui mais » gagne du terrain et renverse la culpabilité. Comme si la faute était aux dessinateurs d’avoir trop provoqué. La faute est à ceux qui s’en servent pour justifier les massacres, aux obscurantistes qui tentent d’imposer leur dogme. 

La laïcité, tant maltraitée dans notre pays, est pourtant la pierre angulaire de cette liberté. 

C’est débarrassé de tous les carcans que le citoyen peut développer son esprit critique, et c’est par cet esprit critique qu’il trouve la liberté de remettre en cause l’ordre établi.  

Nous devons continuer de rire de tous les bigots, continuer de rire de tout. Les religions ne sont pas sacrées. C’est sûrement le meilleur hommage que nous pouvons faire à celles et ceux qui sont morts pour défendre notre liberté. 


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