Troisième chronique où l’on vous conseille des jeux vidéo désormais pour l’après confinement. Avec toujours le même concept : vous pouvez tous jouer à ces jeux, pour peu que vous disposiez d’un matériel informatique pas trop ancien. La sélection idéale pour ceux qui n’ont pas l’habitude du jeu vidéo, ou qui voudraient jouer sans se ruiner.
The Legend of Zelda: A Link to the Past (1993) – SNES, GBA, Wii, Wii U, 3DS, Switch
Les Zelda sont des jeux dont la formule a souvent été imitée et a rarement été égalée. Les Zelda constituent à eux-mêmes un genre : il s’agit de jeu d’aventure, où l’on alterne entre phases d’action et de réflexion, et où la progression du personnage s’inspire des RPG. C’est ce troisième opus qui a inventé cette formule, que tous les Zelda suivants se sont évertués à suivre (au moins jusqu’au dernier Breath of the Wild, qui a totalement réinventé la formule des Zelda). C’est aussi un grand classique du jeu vidéo. Dans ce jeu, vous incarnez Link (à savoir : les Zelda ne partagent pas tous le même protagoniste, même s’ils ont le même nom et la même apparence), et vous devez sauver le royaume d’Hyrule d’Agahnim, un mage aux sombres desseins. Si les Zelda n’ont jamais brillé par la profondeur de leur scénario, c’est par leur gameplay qu’ils excellent. À Link To the Past ne fait pas exception, sauf qu’ici la difficulté est un peu plus relevée que ce que la série nous a habitué. Avec ses graphismes en pixel art chatoyant et ses musiques grandioses, le jeu tire tout ce que la SNES a dans les tripes.
À Link To the Past est un de ces grands jeux qu’il faut avoir parcourus au moins une fois, c’est une belle aventure d’une vingtaine d’heures qui ne pourra qu’égayer la fin de votre confinement.
Nos recommandations pour en profiter
Sorti sur un grand nombre de supports, il n’est pas trop difficile aujourd’hui de jouer à Zelda. Sur switch, il est disponible avec l’application SNES (fournie avec l’abonnement Nintendo Online). Sur Wii U et 3DS, le jeu est disponible sur la console virtuelle. Il est aussi disponible sur la réédition mini de la SNES, sortie il y a 2 ans par Nintendo.
L’émulation sur ordinateur est simple, et fonctionnera sur à peu près n’importe quel pc qui a moins de 20 ans. On vous recommandera l’application Retroarch armée du cœur BSNES et du shader CRT-royale dans sa version svideo 256px. Si vous avez du matériel informatique vieillissant ou que vous constatez des ralentissements, optez pour le cœur SNES9X et le shader Zfast-CRT. Et bien sûr, nous vous recommandons d’y jouer avec une manette ayant une bonne croix directionnelle plutôt qu’au clavier.
Baba Is You (2019) – Windows, Linux, Mac OS, Switch – ~13€
Basé sur un prototype développé lors d’une gamejam (c’est-à-dire un concours où les participants n’ont que quelques dizaines d’heures pour développer un jeu vidéo complet) Baba Is You est un puzzle game qui adjoint aux mécaniques d’un sōkoban de la programmation visuelle.
Les puzzles game sont des jeux de réflexion, généralement chaque niveau correspond à un puzzle à résoudre, et les puzzles sont graduellement plus difficiles. Les Sōkoban est un genre de jeu popularisé par le jeu éponyme sorti en 1982 sur le micro-ordinateur japonais NEC PC-8801, il a ensuite été copié et décliné sous des tas de formes : c’est un classique des ordinateurs des années 90 et des calculatrices graphiques. Vous incarnez un personnage qui devra, sur une carte en 2D en vue de dessus, ranger une série de caisse dans des emplacements dédiés. Ça, à l’air tout bête dit comme ça, mais en réalité les cartes sont souvent étroites, et votre peu de liberté de mouvement donne des puzzles souvent difficiles. Baba Is You garde des sōkoban ses déplacements, et y adjoint de nombreuses mécaniques. Il n’est plus question de déplacer des caisses, mais de déplacer le personnage que vous incarnez à sa destination. Le twist, c’est que tout le niveau est reprogrammable via des objets. En effet, chaque niveau a un ensemble de règles, matérialisé par des mots sur l’espace de jeu. Par exemple, sur certains niveaux vous aurez souvent des « BABA IS YOU ». BABA, IS et YOU sont des objets que vous pourrez déplacer. Les trois mots assemblés programment une règle pour le niveau. Ici, la règle indique que « Baba » est incarné par le joueur. Une autre règle pourra être « FLAG IS WIN » indiquant que le joueur doit se rendre sur le drapeau pour résoudre le niveau. Maintenant, imaginons que, Baba soit enfermé entre quatre murs et que le drapeau soit à l’extérieur, vous pourrez l’obtenir en déplaçant le « STOP » dans la phrase « WALL IS STOP » vous permettant ainsi de traverser les murs. Vous pourrez également choisir de remplacer le BABA de « BABA IS YOU » par un WALL pour donner « WALL IS YOU » : ce n’est plus « baba » que vous incarnez, mais tous les murs du niveau, vous permettant ainsi de vous déplacer jusqu’au drapeau, un mur touche le drapeau et vous avez gagné. Toujours plus laborieux à expliquer qu’à comprendre en jouant, Baba Is You propose des casse-têtes passionnants qui mettra votre esprit à rude épreuve. Il s’agit du plus grand puzzlegame de ces dernières années.
Nos recommandations pour en profiter
Pas de recommandation en particulier. Le jeu, qui a des graphismes minimalistes, fonctionnera sur n’importe quel ordinateur pas trop ancien. Jouable aussi bien au clavier qu’à la manette, le choix vous revient.
The Lion’s Song (2016) – Windows, Mac OS, Linux, Android, iOS, Switch – ~9€
Dans mes chroniques précédentes chroniques j’ai pris pour habitude de ne présenter que des classiques ou des jeux dont on ne fait que des critiques dithyrambiques. C’est un peu moins le cas pour ce jeu, mais c’est un gros coup de cœur pour l’auteur de cet article.
The Lion’s Song (littéralement « Le chant du Lion ») est un jeu narratif prenant la forme d’un point-and-click. Généralement, les points-and-click (un genre de jeu où il faut cliquer sur un objet ou un endroit pour que notre personnage s’y rende ou interagisse) nous présentent une série d’énigmes retorses. Ici, ça ne sera pas le cas, car le jeu se concentre avant tout sur son aspect narratif.
Le jeu vous place à Vienne, à la veille de la Première Guerre mondiale, dans l’ébullition politique et culturelle de la période. Vous allez, en marge de l’histoire des personnages, entendre parler de choses comme d’austromarxisme et de psychanalyse. Vous y incarnez plusieurs profils hauts en couleur, un jeune artiste qui ne parvient pas à trouver sa muse, une jeune compositrice contrainte par son professeur de musique à une retraite dans les montagnes autrichiennes pour composer, une jeune mathématicienne contrainte de se travestir pour être acceptée par ses pairs. Le graphisme monochrome aux teintes sépia fait penser à un vieux film. En quelques heures The Lion’s Song nous fait traverser une histoire inoubliable à travers cette Autriche et cette Vienne, qui sont, probablement, les vrais protagonistes de l’histoire.
Nos recommandations pour en profiter
Jouez-y plutôt sur PC, avec un clavier et une souris. Le premier épisode est gratuit du jeu (qui représente quart du jeu), profitez-en pour essayer la première partie avant de passer à la caisse.