Fonte de l’Antarctique : le point de non-retour

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Fonte de l’Antarctique : le point de non-retour

C’est le lundi 23 octobre, dans la revue Nature Climate Change, que des scientifiques ont annoncé le verdict. La fonte de l’Antarctique est désormais irréversible, même si nous parvenons à freiner le réchauffement climatique, notamment en atteignant l’objectif de 1,5 °C de l’Accord de Paris. 

Les causes de la fonte de l’Antarctique

Le réchauffement climatique actuel est environ trois fois supérieur au rythme historique. Il entraîne de nombreuses conséquences sur l’environnement, tant directes qu’indirectes. 

La fonte de la glace est due aux interactions avec l’océan Austral, en particulier la région de la mer d’Amundsen. Les modélisations réalisées par les chercheurs montrent que les conditions océaniques de la mer d’Amundsen en 2100 pourraient être jusqu’à 2 °C plus chaudes que les températures préindustrielles. Pour les masses d’eau de l’Antarctique, une augmentation de 2 °C est frappante.

La fonte accrue des plateformes de glace maritime entraîne leur fragilisation, y compris dans les régions fournissant un soutien essentiel à la calotte glaciaire. Sans ce soutien, la glace continentale n’est plus retenue. Non seulement son poids la fait “glisser plus facilement” vers la mer, mais en plus, elle est à la merci des vagues qui contribuent à l’user mécaniquement. 

Les scientifiques estiment que même “l’atténuation des gaz à effet de serre a désormais un pouvoir limité” pour empêcher l’effondrement de la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental.

Au total, la fonte de la glace continentale de la région d’Amundsen pourrait provoquer l’élévation du niveau moyen de la mer de 5,3 m.  

L’Homme va devoir s’adapter

Les chercheurs précisent que leur étude ne remet pas en cause l’importance de l’atténuation pour limiter les impacts du changement climatique. La fonte de la calotte glaciaire de la région d’Amundsen n’est qu’un élément de l’élévation du niveau de la mer. Et il est peu probable que d’autres régions de l’Antarctique perdent une masse substantielle si les objectifs d’émissions actuels sont atteints. 

Toutefois, ils ajoutent que “l’adaptation devrait désormais être considérée plus sérieusement comme une priorité dans la réponse mondiale à l’élévation du niveau de la mer”. 

La préservation de la calotte glaciaire Antarctique est dorénavant un enjeu dépassé et les scientifiques estiment que “les décideurs politiques devraient se préparer à une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres au cours des siècles à venir”. “Limiter les coûts sociétaux et économiques de l’élévation du niveau de la mer nécessitera une combinaison d’atténuation, d’adaptation et de chance.” 

Cette étude survient quelques jours avant la présentation du plan climat du Parti communiste français, Empreinte 2050, la 6 novembre prochain. 


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