“Il se passe quelque chose dans l’école.”
Voilà ce qu’on se dit lorsque l’on ouvre les bulletins d’informations. Depuis un mois, les faits divers s’enchaînent entre menaces d’attentats et passages à tabac.
Y aurait-il un pattern à trouver dans ces suites d’événements ? Loin des discours stéréotypés de l’ensauvagement de la société, il faut tout de même nous interroger sur ce qui amène un adolescent à envoyer à plusieurs milliers de ses camarades des vidéos de propagande terroriste.
La casse du service public en marche depuis des décennies n’est pas étrangère à ce climat. La réduction du nombre d’heures de cours, le manque d’AED et de professeurs ont sorti les jeunes de l’école. Ils sont laissés de plus en plus de temps seuls face à leur situation personnelle, mais aussi face aux violences. Creusant ainsi les inégalités et donnant plus de poids au carcan familial et parfois aussi celui de la religion.
Cette casse est accompagnée d’une individualisation des parcours et d’une perte de valeur des diplômes du bac. Le manque de repères et d’accompagnement dans leurs choix de vie couplée à la dévalorisation des parcours hors universités grandit un sentiment d’inutilité du passage du bac. Pourtant, un diplôme doit être une protection pour l’avenir, quelle que soit la voie choisie. Ainsi, les voies professionnelles toujours plus dévalorisées se voient être un sas de reproduction sociale où le manque de perspectives règne.
Alors politique ou faits divers ?
Ce qui est sûr, c’est que la réponse doit être politique. La jeunesse doit pouvoir se former, le mieux possible et le plus longtemps possible. L’école et l’enseignement supérieur doivent, de fait, être des lieux de vie, de débats et de rencontres où la république y est première. Loin des discours haineux, les lieux d’enseignement doivent être des sources de construction du citoyen et de la citoyenne.
