44e Congrès du MJCF : le cœur battant d’une démocratie de combat

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44e Congrès du MJCF : le cœur battant d’une démocratie de combat

Le niveau de démocratie d’une organisation se mesure au temps qu’elle y consacre. Chez les Jeunes communistes, c’est un processus de 8 mois qui est arrivé à son terme au cours du Congrès national du 11 au 13 avril, à Bobigny.

Quelque 300 délégués étaient donc réunis ce week-end pour échanger, débattre et amender le texte d’orientation et les statuts du MJCF qui guideront la ligne et le fonctionnement du mouvement sur les prochaines années.

Un texte de combat, essentiel pour les années à venir 

Amendement après amendement, pendant trois jours, les jeunes communistes ont enfin leur texte, qui leur servira de base jusqu’au prochain congrès.

L’exercice n’a rien d’évident : car les défis de notre temps sont nombreux. Restructuration des équilibres internationaux, montée de l’extrême droite, crise démocratique, menaces pour la paix, vague réactionnaire et patriarcale, risque climatique… autant de problématiques qui nécessitent une réponse claire et collective. 

C’est pourquoi le travail démocratique est parfois frustrant : pour Alice, “Chaque sujet pourrait mériter une conférence. On a toujours envie de creuser chaque question”.

Pour accomplir ce travail, chaque délégué a reçu au début du congrès le matériel nécessaire à des décisions éclairées : les textes soumis au vote, le bilan d’organisation, un carnet de notes, des stylos et le programme complet, mais également un tote bag, le trimestriel de l’Avant-garde et un hors-série de l’Humanité.

Débat contradictoire et ambiance fraternelle

Devant l’importance des enjeux politiques, les débats peuvent être passionnés, voire vifs. Leur bonne tenue est donc un défi à part entière. 

Pour y parvenir sans fracturer leur Mouvement, les jeunes communistes observent un respect scrupuleux du centralisme démocratique : liberté dans la discussion, unité dans l’action. C’est en acceptant les positions décidées en commun qu’il est possible de construire un débat qui a du sens.

Membres d’un Mouvement sans tendances, chaque délégué ne représente que sa fédération. Il est donc possible, sur un sujet, d’être d’accord avec une partie des camarades, mais en profond désaccord avec ces mêmes camarades sur le sujet suivant. C’est ce fonctionnement sans tendances, résultat des choix historiques des organisations communistes, qui permet un déroulement apaisé des débats, malgré des échanges parfois vifs.

Ce choix stratégique du centralisme démocratique a d’ailleurs été réaffirmé à de multiples reprises. 

Le dernier ingrédient de débats apaisés est une culture de la bienveillance et de la fraternité, notamment dans les temps informels. Malgré les désaccords parfois importants entre communistes, chacun garde en tête l’importance de traiter les autres avec respect, pour mener ensemble les combats à venir. Pour Clara, il est “essentiel d’avoir des temps conviviaux, qui permettent de prolonger les échanges et de s’enrichir de la présence de camarades d’autres fédérations“.

Un carrefour de luttes

Au-delà des échanges politiques sur le rôle et les objectifs du MJCF, le congrès doit être un grand espace de rencontre.

Sur toute sa durée, bon nombre de partenaires et camarades de luttes ont été représentés pour saluer les travaux des congressistes. Des membres du Parti Communiste Français, bien sûr, mais également des syndicalistes de la CGT, et des élus de région parisienne.

Une grande exposition consacrée à Alban Liechti était présente dans le hall d’accueil, où l’Humanité tenait également une table avec des publications et des goodies.

Mais le cœur de ce rassemblement de luttes se tenait dans l’exercice de solidarité internationale du mouvement. 

Parmi les délégations étrangères présentes : la Young communist league d’Israël, le Parti du Peuple Palestinien, Edon de Chypre, les jeunes communistes portugais ainsi que les jeunes communiste allemand de la SDAJ. Les ambassades de Cuba et du Vietnam étaient également représentées.

Le samedi soir, les Jeunes communistes ont organisé une grande soirée-concert, dont les profits ont été reversés à la Arab Agronomist Association, pour le développement d’une agriculture émancipée du joug colonial, écologique, respectueuse des agriculteurs, de la santé et de l’environnement en Palestine.

C’est un fourmillement d’idées, un bouillonnement intellectuel, et des rencontres inoubliables“, s’enflamme Elliot.

Proche, utile et révolutionnaire. Un joli cadre pour écrire l’avenir.


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