Retraites : « Beaucoup de jeunes recherchent un engagement pérenne »

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Retraites : « Beaucoup de jeunes recherchent un engagement pérenne »

Ils voient les jeunes s’engager contre la retraite à 64 ans, ils dirigent une organisation de jeunesse qui se renforce. Jeanne et Léo reviennent sur la mobilisation des jeunes cet hiver.

Comment percevez-vous la mobilisation des jeunes sur les retraites ?

Jeanne Péchon : La mobilisation des jeunes augmente à chaque date de manifestation depuis le 19 janvier. On estimait la participation à 100 000 au début et jusqu’à 180 000 jeunes le 7 février par exemple. S’il y a de plus en plus de jeunes, c’est dû au travail qui est fait pour les informer, les organiser, préparer la mobilisation avec eux. Malgré la longue période de vacances qu’on vient d’avoir, les jeunes ont continué à manifester, ce qui veut dire qu’il y a une vraie conscience de la nocivité de la réforme chez les jeunes.

Léo Garcia : En effet la mobilisation prend dans tout le pays, elle n’est pas du tout cantonnée aux grandes villes et aux universités, il y a plein de territoires où les jeunes sont mobilisés où ils l’étaient moins auparavant. Je pense à la Corrèze, au Lot, à l’Ariège ou à la Dordogne où nous voyons des jeunes participer massivement au mouvement. Cela montre que parler des retraites aux jeunes fonctionne et qu’ils se sentent pleinement concernés partout.

Par quels moyens les jeunes se mobilisent et sur quels mots d’ordre ?

LG : Ils se mobilisent avant tout sur le rejet du recul de l’âge légal de 62 à 64 ans et l’allongement de la durée de cotisation. Comme tout le monde en fait ! Il y a une vraie unité de la jeunesse avec le mouvement syndical. C’est même un peu surprenant que d’autres sujets spécifiques aux jeunes n’émergent pas à l’occasion de cette mobilisation comme on avait pu le voir à l’hiver 2019.

JP : Il y a quand même une revendication spécifique aux jeunes avec la prise en compte des années d’études pour la retraite. Mais c’est complètement connecté au sujet qui mobilise les salariés. Sur les moyens d’action, les jeunes s’organisent sur leur lycée, dans des réunions à proximité pour s’informer et discuter de leurs actions. Ils essaient d’élargir le mouvement à d’autres. Il y a même une forte volonté de créer des cadres d’organisation plus ou moins formels, cela peut aller d’une boucle de messagerie à la constitution d’un groupe militant et d’un comité de mobilisation à l’échelle de leur lieu d’études. Beaucoup recherchent un engagement pérenne, car il va falloir lutter dans la durée.

Avez-vous fait de nombreuses adhésions lors de ce mouvement ?

JP : Depuis le début du mouvement mi-janvier, le MJCF recense autour de 700 nouvelles adhésions. Cela veut dire 5 à 40 adhésions selon les départements où nous sommes implantés. Nous recevons beaucoup d’adhésions en ligne dans les territoires où nous n’étions pas implantés jusqu’alors. Ainsi nous avons pu relancer de nouvelles fédérations où nous n’étions plus, au nombre de 5 depuis janvier, par exemple l’Eure-et-Loir ou la Sarthe.

LG : Les adhésions se font grâce à une présence militante sur le terrain, le MJCF est une force que l’on voit militer sur son lieu de formation ou en manifestation. Et il est identifié comme une force militante à l’échelle nationale comme en témoignent les nombreuses adhésions en ligne. 


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