À un mois du coup d’envoi de la Coupe du monde de football masculin au Qatar (le 20 novembre), les initiatives et appels se multiplient de la part des organisations politiques et ONG.
Parmi ces initiatives, la campagne #PayUpFIFA trouve un écho jusque chez les acteurs du sport professionnel.
Indemniser les ouvriers
Au cœur de cette campagne, un appel à la FIFA à indemniser les ouvriers pour les mauvaises conditions de travail sur les chantiers. Au delà des plus de 6 500 morts recensés par les ONG, ce sont des milliers d’ouvriers, en grande majorité immigrés, qui ont exercé leur emploi sous de fortes chaleurs, sans jours de repos et avec un lien de subordination avec l’employeur proche de l’esclavage.
Alors que la FIFA va verser 400 millions de dollars aux sélections nationales participant à la compétition, les ONG Human Rights Watch, Amnesty International et FairSquare réclament que la même somme soit allouée aux ouvriers et à leurs familles.
Au-delà du bénéfice immédiat pour les travailleurs, le versement d’une telle indemnité aurait une portée politique forte. La FIFA reconnaîtrait alors officiellement les mauvais traitements subis par les ouvriers sur les chantiers d’une compétition qu’elle organise. Une décision qui pourrait faire jurisprudence pour les compétitions à venir selon les ONG citées plus haut.
Des soutiens importants
Si les instances du football se montrent jusque là timides pour dénoncer la situation au Qatar, la campagne #PayUpFIFA semble les avoir obligés à se positionner.
Ainsi, Alasdair Bell, secrétaire général adjoint de la FIFA, a déclaré son « intérêt » pour la question de l’indemnisation des ouvriers.
Depuis, 7 fédérations nationales de football participant à l’évènement ont pris position publiquement. On retrouve parmi elles la fédération anglaise, allemande, mais aussi française. Difficile de dire cependant si cette prise de position publique a été suivie de gestes réels auprès de la FIFA.
L’initiative a aussi trouvé un écho auprès de 122 parlementaires français qui ont publié une tribune pour apporter leur soutien à la campagne. On retrouve parmi eux des ténors de la NUPES comme Fabien Roussel, Olivier Faure, Julien Bayou ou encore Mathilde Panot. L’appel s’étend bien au-delà des rangs de la gauche puisque des parlementaires issus de tous les groupes — RN excepté — y ont pris part.
La balle est maintenant dans le camp de la FIFA, qui, en accédant à la demande des ONG, entamerait un long travail de redressement de son image, fortement dégradée ces dernières années.