Commençons par mettre les choses au clair, la tenue de la coupe du monde au Qatar est un scandale à plus d’un titre.
Premièrement, c’est une insulte au football et aux compétitions régulières. Au moment charnière des saisons régulières, où les écarts commencent à se creuser entre les clubs, les saisons seront totalement bouleversées par la tenue de la compétition reine.
Deuxièmement, cette coupe du monde est un scandale social. La construction des stades s’est fait au prix de plus 6 000 vies et d’une exploitation inhumaine de travailleurs.
Troisièmement, organiser une telle compétition en plein désert est un scandale environnemental. Afin de diminuer la chaleur dans les stades, le Qatar prévoit de mettre en place des climatiseurs au sein même des stades.
Enfin, donner une vitrine à un pays qui ne respecte pas le droit des femmes et qui entretient des relations avec des organisations islamistes telles que les talibans est tout bonnement scandaleux.
Ce que nous redoutions est arrivé : le football se retrouve au milieu d’enjeux géopolitiques et financiers dépassant de loin l’amour du sport.
Pour autant, le boycott n’est en rien une réponse satisfaisante.
Tout d’abord, parce que la France remet son titre en jeu et qu’elle à toutes ses chances de l’emporter à nouveau. La France dispose aujourd’hui des meilleurs joueurs du monde, avec cette fois-ci le retour d’un des meilleurs numéro 9 : Karim Benzema. Pourquoi se priver de cette très belle manifestation sportive et jeter la responsabilité des exactions du Qatar sur les joueurs qui attendent ce moment avec impatience ?
Deuxièmement, l’argument politique n’est pas tenable. La jeunesse du monde sera sur les terrasses de bar et nous devrions nous en éloigner plutôt que d’aller discuter avec eux et les convaincre de la nécessité de se réapproprier le football ? En tant que militant politique, je ne peux m’y résoudre.
Enfin quelle hypocrisie d’appeler au boycott de cette compétition alors même que le Gouvernement français vend régulièrement des armes aux puissances du golfe !
Le débat doit porter sur les moyens de se réapproprier le sport en règle générale plutôt qu’un énième appel à un boycott inutile et inaudible.