La COP 29 en Azerbaïdjan risque de refaire parler du pétrole, mais pas pour les bonnes raisons. Le président de la COP 28, Sultan Al Jaber, avait déjà jeté une ombre sur le sommet de décembre dernier en tant que PDG de la compagnie pétrolière nationale : les intérêts des énergies fossiles y furent très bien défendus.
Cette année, nous aurons la chance de faire la connaissance de Mukhtar Babayev, 56 ans, ministre de l’Écologie azéri… et ancien dirigeant de la State Oil Company of Azerbaidjan Republic ! Le président désigné de la COP 29 aurait tendance à créer chez nous un sentiment de déjà-vu.
Si la COP 28 s’est terminée sur la mention, pour la première fois dans un tel cadre, de la “transition” en dehors des énergies fossiles, les tractations pour arracher cette formule ont été rudes. Les lobbies du pétrole étaient historiquement représentés lors de l’événement, et les États pétroliers se sont assurés qu’aucune “sortie” des énergies fossiles ne serait évoquée.
2024 ne portera donc pas les attentes des ONG de défense de l’environnement. Le choix de l’Azerbaïdjan comme pays hôte était déjà controversé, sachant que le pouvoir y finance sa croisade contre l’Arménie à coûts d’exportations de ses ressources fossiles. La désignation de M. Babayez entache d’autant plus la crédibilité de la COP 29 : quelles attentes avoir d’un homme qui, ministre de l’Écologie, poursuit un objectif de hausse des extractions de gaz dans son pays ?
Mais la COP 29 sera peut-être l’occasion d’aller plus loin dans la solidarité internationale, dans la défense de la biodiversité, dans les mots porteurs de symboles pour la transition énergétique. Tous les espoirs ne sont pas douchés, et surtout pas ceux des dirigeants de compagnies pétrolières qui, de par le monde, sont maintenant tentés d’ajouter la direction d’une COP à leurs CV.