Les étudiants meurent-ils de faim ? 

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Les étudiants meurent-ils de faim ? 

La rentrée est déjà là. Dès cette semaine, des milliers de L1 prennent la route des bancs de l’Enseignement supérieur. Parmi les traditions de rentrée, nous trouvons les tristement célèbres enquêtes sur le coût de la vie étudiante. Enquêtes après enquêtes, rapports après rapports, les chiffres restent inquiétants. 

Toutefois, la précarité étudiante n’est pas une fatalité, c’est un choix politique ! Car si nous trouvons ces chiffres alarmants, ce n’est pas forcément le cas de tout le monde. 

Si l’on considère que chaque jeune en étude supérieure doit pouvoir se former dans de bonnes conditions, alors oui, ces chiffres sont inquiétants. Mais l’idée dominante, c’est qu’il est normal de travailler durant ses études, d’habiter un logement précaire ou d’être en difficulté à la fin de mois. De toute façon, « ç’a toujours été comme ça ! » ; voilà ce qu’est une idée dominante. 

Une idée dominante alimentée par une politique de saupoudrage des gouvernements successifs. Faire le choix de laisser les choses ainsi et de se reposer sur les associations de solidarité, sans s’attaquer aux problèmes structurels. C’est la politique en place. 

La question posée ne peut donc pas être « meurent-ils de faim ou non ? », mais bien quelles perspectives faut-il donner à l’Enseignement supérieur.

Si l’on considère effectivement que la précarité étudiante est un phénomène normal, alors on accepte que les travailleurs de demain soient moins bien formés. Comme si nous avions le luxe d’accepter cela.

Si demain nous voulons répondre à l’exigence de réindustrialisation, d’innovation technique, et au défi climatique, alors la réponse ne peut être autre chose que celle de la jeunesse. Nous devons faire de la formation la clé de voûte de la réponse à ces enjeux.  

Quel paradoxe que de penser à ces défis de demain sans penser à l’Enseignement supérieur ! Si les derniers gouvernements se paient le luxe de penser cela, c’est parce qu’ils conçoivent un Enseignement supérieur à plusieurs vitesses. 

Nous devons répondre par une logique parfaitement inverse. Tous les jeunes doivent pouvoir se former, étudier, rechercher, dans de bonnes conditions et dans le respect de leurs aspirations. Nous sommes l’avenir du pays.


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