Le gouvernement prend « Dassault » le livret A 

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Le gouvernement prend « Dassault » le livret A 

Le budget 2024, que le gouvernement a une nouvelle fois fait passer sans vote au Parlement, prévoit que le livret A puisse servir à financer l’industrie de l’armement. Le gouvernement entraîne ainsi de force, sans l’avis de la représentation nationale, les 55 millions de Français détenteurs d’un livret A dans l’odieuse escalade mondiale de l’armement. 

À la banque, ce sont désormais les fabricants de pistolets qui vous braquent

Le livret A constitue le support d’épargne préféré des Français. Réglementé, avec son capital garanti et sa facilité d’accès, il fait partie intégrante de la mission de service public d’accessibilité bancaire. 

Cette collecte d’épargne très large dans la population française est fléchée vers le logement social, mais aussi vers la transition énergétique et l’économie sociale et solidaire. En offrant un financement à des conditions très avantageuses au secteur de l’armement, le gouvernement place sur le même plan des monopoles dont le cours en bourse explose depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine et les attentats du 7 octobre avec des offices HLM et des petites coopératives. Un véritable braquage d’un des plus grands secteurs privés lucratifs sur un tissu de services publics et de petites entreprises qui font le maillage social et économique du pays. 

Créer l’illusion de 55 millions de cautions morales des marchands de canons

En finançant ainsi le secteur de l’armement, le gouvernement lui accorde une très grande caution politique et morale, qui marque l’entrée de la France dans une économie de guerre. La mobilisation de l’épargne populaire pour financer l’armement étant habituellement réservée à une situation de guerre en cours sur le sol national. 

L’explosion actuelle du secteur de l’armement n’est pourtant pas liée à la défense d’intérêts nationaux fondamentaux. Les marchands de canons font aujourd’hui leur beurre sur l’armement massif des pays d’Europe de l’Est, l’augmentation des budgets militaires des membres de l’OTAN sur ordre des États-Unis dans le cadre d’une confrontation organisée avec une Chine “rivale systémique” et la perspective d’un conflit ouvert et généralisé au Moyen-Orient. Aucune de ces perspectives ne correspond à notre intérêt national, et encore moins aux intérêts d’une classe laborieuse française qui n’a rien à gagner à la multiplication des conflits armés. 

Qui résistera à la tentation de l’économie de guerre ? 

À l’heure où l’appareil économique est mis en ordre de marche pour préparer un conflit généralisé, nous avons un immense besoin de forces de paix. Les travailleurs organisés qui de par le monde refusent de livrer des armes à des pays en guerre sont à la pointe de ce combat.
Parmi les forces politiques, les communistes doivent être à la pointe du combat pour la paix, mais un front large doit se constituer pour la défendre. Pour l’heure, les organisations de jeunesse du PS, des Verts et de la FI défendent dans un programme commun “la garantie des débouchés des industries de défense européennes”.


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