Monsieur le Président de la République, le football est politique, les faits sont têtus.
En faisant référence au contexte politique de leur pays, les joueurs Iraniens ont refusé de chanter l’hymne national. En se désolidarisant d’un gouvernement qui méprise le droit des femmes et mène une répression féroce contre celles qui se mobilisent, les joueurs iraniens ont envoyé un message politique très fort. Quel courage !
Oui monsieur Macron, les joueurs iraniens se sont servis de la médiatisation du sport, de la médiatisation du football, de la médiatisation de la coupe du monde, pour faire passer un message politique.
Les Anglais de leur côté ont mis un genou à terre pour dénoncer les inégalités.
Pendant ce temps-là, l’équipe de France reste silencieuse, ou plutôt muselée par la Fédération Française de Football. Les déclarations d’Hugo Lloris et de Noël Le Graët font honte à notre équipe nationale et à travers elle, à notre pays.
Le sport n’est pas politique ? Alors que fait Mme Amélie Oudéa-Castera de ses journées ?
La ministre des sports et des Jeux olympiques et paralympiques pourrait décrocher son téléphone et mettre fin à cette mascarade. Elle pourrait appeler la Fédération Française de Football pour qu’elle encourage les joueurs à dénoncer les scandales qataris. Quels risques prendraient les joueurs ? Aucun.
Si les joueurs étaient soutenus par leur fédération, ils pourraient porter des t-shirts à l’échauffement pour porter des messages politiques. La FIFA va-t-elle exclure l’équipe tenante du titre de la plus prestigieuse des compétitions ? Permettez moi d’en douter.
Monsieur Macron, je crois que vous êtes supporter de l’Olympique de Marseille. N’avez-vous pas vu un virage du Vélodrome brandir un tifo à l’effigie du Che contre Lyon le 6 novembre ? Ce même virage qui se revendique contre le racisme et pour le football pour toutes et tous.
Monsieur Macron, le football est politique puisqu’il appartient aux joueurs et aux supporters.
Le monde de la finance que vous représentez essaie à grand coup de billets mauves de rendre le football apolitique.
Tant qu’il y aura des associations de supporters, des syndicats de joueurs, des sportifs engagés, votre rêve ne se réalisera pas.
Monsieur Emmanuel Macron, le sport est profondément politique, et c’est tant mieux.